Molenbeek-Saint-Jean
Molenbeek-Saint-Jean (en néerlandais Sint-Jans-Molenbeek ; en bruxellois Meulebeik), couramment appelée « Molenbeek », est une des dix-neuf communes bilingues de la Région de Bruxelles-Capitale en Belgique. Ses habitants sont appelés les Molenbeekois.
Situé à l'ouest de la région, la commune est bordée par la Ville de Bruxelles, dont elle est séparée par le canal Charleroi-Bruxelles, ainsi que par les communes d'Anderlecht, Berchem-Sainte-Agathe, Dilbeek, Jette et Koekelberg. Le ruisseau Molenbeek, d'où elle tire son nom, traverse la commune. Comme dans toutes les communes bruxelloises, l'Administration est officiellement bilingue (français-néerlandais).
Depuis ses origines au Moyen Âge jusqu'au xviiie siècle, Molenbeek était un village rural à la périphérie de Bruxelles, mais au tournant du xixe siècle, il connut une croissance importante provoquée par la croissance du commerce et de l'industrie pendant la Révolution industrielle. Sa prospérité déclina après la Seconde Guerre mondiale, en raison de la désindustrialisation, entraînant d'importants plans d'investissements et de régénération.
Connaissant un fort mouvement d'immigration, essentiellement marocain, à partir des années 1950 et 1960, Molenbeek a acquis une notoriété médiatique mondiale au xxie siècle en tant que base de terroristes islamistes qui ont mené des attentats à Paris (2015) et à Bruxelles (2016). De nos jours, c'est une commune principalement résidentielle composée de plusieurs quartiers historiquement et architecturalement distincts.
Au 1er janvier 2020, la commune comptait 97 979 habitants. La superficie totale est de 5,89 km2, ce qui donne une densité de population de 16 314 hab./km2, soit le double de la moyenne bruxelloise. Sa partie supérieure est plus verte et moins densément peuplée.
Commune multiculturelle
Dès les années 1800, Molenbeek voit l'installation de Belges flamands et francophones. Elle accueille aussi des personnes considérées comme des « agitateurs politiques » français, qui viennent s'y établir.
Durant les siècles suivants viennent s'installer des communautés d'Italiens, d'Espagnols, de Portugais, suivies plus tard par des Arméniens, Marocains, Turcs, Pakistanais, Africains et des populations des pays de l'Europe de l'Est (Pologne, Roumanie, Serbie, Ukraine).
Dans les années 1950 et 1960, une importante communauté marocaine, principalement venue du Rif, s'installe dans la commune. Dans les années 2010, Molenbeek devient une commune à forte population marocaine musulmane. Aujourd'hui, plus de la moitié des Molenbeekois sont d'origine marocaine. En 2013, la communauté musulmane représentait 40 % de la population de la commune bruxelloise. Plus de la moitié de cette communauté molenbeekoise est originaire du Maroc, principalement du nord (Tanger, Tétouan et le Rif).
Dans le contexte dramatique de la guerre en Ukraine, la commune s'inscrit dans la démarche des autorités fédérales pour apporter le soutien nécessaire aux personnes arrivant en Belgique en provenance d'Ukraine.
Terrorisme islamiste
Molenbeek connaît une forte radicalisation, et est la critique de nombreux détracteurs. Commune à forte population musulmane, Molenbeek a connu une notoriété médiatique depuis les attentats de Paris de novembre 2015. Molenbeek est perçue comme un vivier du terrorisme islamiste,« un foyer de l'islamisme radical en Belgique » ou encore « L'étiquette de capitale du terrorisme colle à la peau de Molenbeek ». En 2005, dix ans avant les attentats, la journaliste Hind Fraihi (nl) a publié une enquête affirmant l'existence d'un foyer islamiste et d'un réseau de recrutement de djihadistes à Molenbeek, une enquête suscitant le scepticisme du bourgmestre de l'époque, Philippe Moureaux. Le leader de l'extrême-droite néerlandaise Geert Wilders a notamment déclaré en mars 2016 au sujet de Molenbeek : « c'est la bande de Gaza de l'Europe occidentale ». Début 2013, la commune comptait une quinzaine de personnes parties combattre en Syrie.
Terroriste issus de la commune
Les attentats qui ont touché la France et la Belgique durant les années 2000 et 2010 ont eu un ou plusieurs perpétrateurs molenbeekois ou ayant séjourné à Molenbeek :
-Abdessatar Dahmane, l'un des deux assassins du commandant Massoud.
-Youssef et Mimoun Belhadj et Hassan El Haski, organisateurs des attentats de Madrid du 11 mars 2004.
-Mehdi Nemmouche, auteur de la tuerie du Musée juif de Belgique du 20 mai 2014.
-Abdelhamid Abaaoud, cerveau de la cellule de Verviers, démantelée en janvier 2015, et un autre membre, Abdelmounaim Haddad.
-Amedy Coulibaly, l'un des auteurs des attentats de janvier 2015 en France, y avait trouvé des armes.
-Ayoub El Khazzani, auteur de l'attentat du train Thalys le 21 août 2015.
-Plusieurs participants aux attentats du 13 novembre 2015 en France : Brahim Abdeslam (qui s'est fait sauter avec une ceinture d'explosifs boulevard Voltaire à Paris), Salah Abdeslam et Chakib Akrouh décédé lors de l'opération policière du 18 novembre 2015 à Saint-Denis, Gelel Attar, recruteur de l'État islamique.
-Salah Abdeslam, un des participants aux attentats du 13 novembre 2015 en France, est arrêté à Molenbeek le 18 mars 2016 après quatre mois de cavale. La police essuie quelques jets de bouteille durant l'opération.
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