Techniquement Leland, la vision extrémiste de la liberté d'expression est plutôt historiquement prôné outre-atlantique. Extremiste dans le sens que leur doctrine voit un peu la chose en ces termes : "la liberté d'expression ne peut être que totale ou elle n'est pas". Ce qui en premier corollaire implique que les personnes qui tiennent des propos qui ne conviennent pas à ta morale, PEU IMPORTE DANS QUELLE PROPORTION, tu ne les censures pas, tu leur réponds par les idées plutôt qu'avec une main sur la bouche. Typiquement, le nazi tu le laisses parler (de toute facon, effet streisand oblige, c'est plus productif de le laisser s'exprimer, il va très probablement se saborder lui-même).
Effectivement, chez eux en ce moment il y a une énorme vague sjw complètement hystérique et d'une intolérance extrème qui n'ont que le mot censure à la bouche, mais normalement, les états-unis ont justement plutot la culture historique inverse. C'est plutot en Europe, et notamment en France, où on tolère de légers écarts par rapport à la liberté absolue d'expression, parce que quand même, les mots peuvent blesser, donc on essaye de mettre un minimum de cadre dans l'espace public. Chez nous cette vague a donc trouvé un terreau plus fertile, sachant que l'on se calque sur tout ce qu'ils font de toute façon quoiqu'il arrive, certes.
C'est en fait l'emploi du mot concretement qui ma fait réagir, car je n'ai pas déceler de part d'ironie dans ton message, or justement, CONCRETEMENT, elle n'a rien à se reprocher non? A-t-elle tenu des propos? C'est quand meme fortement un procès d'intention basé sur des associations d'idées qui me parait, en reprenant justement le glossaire de tout ce monde merveilleux de la bien-pensance intersectionnelle ultra-tolérante, nauséabond.
Mais je reconnais qu'on en a peut-etre déjà parlé ensemble ici (en tout cas, ce n'est pas la première fois que le sujet revient).
Il me semble qu'en ce moment, dans les boites privés US, l'image est extremement importante, à la moindre suspicion d'un entachement de moralité d'un employé, ou plutot dès que c'est connu publiquement, c'est la porte. Le fait que les faits soient avérés ou non n'entre pas en ligne de compte, un léger doute dans l'esprit du public est suffisant.
Plus proche de nous je citerais ce dialogue savoureux de c'est à vous il y a maintenant quelques années :
Alessandra SUBLET : "Mais enfin monsieur COHEN, on a quand même le droit de penser ce qu'on veut?"
Patrick COHEN (lui coupant quasiment la parole) : "NON!!!" (puis baisse le regard pour admirer ses pieds en piquant un fard)
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