Zesword a écrit :
Alors oui et non : je crois que quand quelqu'un dit "les marchés financiers sont inutiles", vu la phrase, ça ne veut pas tout à fait dire ce que ça dit au sens strict. C'est un peu comme quand tu dis "les hommes politiques, tous des putes". Ça ne veut pas dire au sens strict ce que ça dit.
En l'occurrence, je pense que ce que ça veut dire (et il faut plus de mots que "inutiles", donc ça ne passe pas sur twitter), c'est que, et c'est ce qu'a essayé de dire jeandoozz, les marchés financiers induisent des comportements spéculatifs qui non seulement ne créent aucune valeur (je parle de spéculation, je me permets de le réécrire), mais en plus déstabilisent ce modèle "qui marche le mieux" (selon tes dires). Alors, on pourrait dire que c'est que le marché est mal régulé (et c'est ce que tu as dit timidement, en ne parlant que des GAFAM). Mais j'avoue ne pas vraiment croire à ça, parce que j'ai tendance à penser que "à malin, malin et demi". Et j'ai même tendance à penser que, pour l'instant, ils font ça parce que c'est autorisé, mais qu'ils ont déjà :
* non seulement prévu bien des moyens pour s'assurer que ça va continuer à être légal le plus longtemps possible
* et qu'en plus, au cas où ça devient impossible, ils ont déjà la méthode d'après pour continuer à faire ce qu'ils savent faire
J'avais bien compris et j'ai même insinué à un moment de mes interventions qu'en effet le marché secondaire ne finance rien, c'est un marché de l'occasion qui ne participe à l'économie réelle, c'est des riches qui veulent jouer avec leur argent pour en gagner plus (ou en perdre).
Mais ça ne m'empêche pas de voir l'implication des marchés financiers dans l'économie réelle, car qu'on le veuille ou non les marchés financiers c'est aussi l'épargne mondiale qui finance une partie de nos prêts à la consommation ou nos prêts hypothécaires, qui finance des états, qui finance des fonds internationaux, etc...
Ca désolé mais ça ne sert pas à rien. C'était à ça que je réagissais
Au risque de me répéter mais passer son temps à pointer du doigt ce qui se passe mal vous fait passer complètement à côté de ce qui se passe bien.
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Citation :
PS: Oui bien sûr, je préfère 100 fois être né non seulement maintenant, mais aussi ici en France --- non pas 100 fois, un nombre énorme de fois --- que dans un autre temps, et/ou à un autre endroit. Mais tu détournes l'attention car mon propos n'est pas celui-ci ; il est, et tu l'as compris : est-ce que vraiment, tout cela n'est-il dû qu'au capitalisme ? Je ne suis pas certain. Bien sûr il y a beaucoup de bénéfices, mais on est je crois d'accord qu'il y a aussi bien des côtés négatifs, et il serait réellement intéressant de voir ce qui serait possible dans un autre monde...
Encore une fois, je tiens à appuyer un argument que j'ai déjà pas mal donné sur ce forum :
On a tendance à être obsédé par la notion de capitalisme, surement parce que le capitalisme renvoit à l'américanisme en opposition au communisme avec l'URSS que pendant des années tout était clivé entre ces deux espaces d'influences.
Le capitalisme, dans l'absolu, ça renvoit à deux caractéristiques de notre modèle économique, qui sont certes l'ADN de notre économie, mais qui ne définit pas notre modèle économique à eux seuls :
* La gestion du profit occasionné par la force de travail ;
* Le fait d'autoriser les agents privé à s'enrichir en possédant du capital.
Mais selon moi y'a d'autres caractéristiques qui sont elles tout aussi importante (en partie) dans notre modèle économique :
* Le fait d'autoriser les agents privés à
entreprendre librement ;
* Le fait de soumettre la valorisation des biens et services à la
loi de l'offre et de la demande ;
* Le fait d'autoriser la
libre concurrence ;
* Le fait d'autoriser le
libre échangisme d'un état à un autre ;
* Etc... (le
libéralisme quoi)
Beaucoup de ces caractéristiques ne sont pas lié au capitalisme lui-même, et le capitalisme peut fonctionner sans.
Dans un modèle un peu plus
autoritaire les gens autorisés à s'enrichir sont choisi par l'état, l'état décide d'appliquer les règles qu'il veut et limite les prix des biens de consommations échangés. Les monopoles sont plus ou moins protégés par l'état (exemple le commerce du thé en Angleterre pendant des années) et on tente d'empêcher les autres nations de commercer au mêmes endroit.
J'ai pas non plus parlé de la gestion de l'
état providence et donc de la politique fiscale du régime, des principales mesures sociales, tout ça participe au modèle économique et tout ça participe, à mon sens, au performance d'un régime sur la durée.
Y'a également l'
Indice de Complexité de Harvard qui rentre en jeu, si les asiats du nord en sont là aujourd'hui c'est parce qu'ils ont compris que pour avoir une économie robuste il faut être compétitif sur un ensemble de domaine et proposer ce qui se fait de mieux.
Les nations du nord de l'asie ont eu la clairvoyance de voir ça au crépuscule de la WWII (sauf la Corée du Nord, tiens on se demande c'est quoi leur paradigme économique) et ont mis le paquet sur la recherche au niveau des hautes-technologies et de l'industrie de précision, et BIM moins de 50 ans plus tard ils figurent parmi les régimes qui s'en sortent le mieux.
Pour moi ce sont tous ces paramêtres qu'il faut prendre en compte, et donc quand on regarde les pays qui s'en sortent le mieux on se rend compte qu'ils cumulent ces caractéristiques.
Y'a évidemment des dérives, tout n'est évidemment pas parfait.... mais tout est toujours 100x mieux que lorsqu'on s'écarte de ce modèle.
Ensuite je sais pas ce que les gens recherchent comme modèle de société, mais un modèle de société dans lequel tout le monde est à égalité mais dans lequel tout le monde meurt de faim et n'a rien à se mettre sous la dent, pour moi y'a clairement plus de perdant que le modèle qu'on connait aujourd'hui.