Manifestement, tu ne lis que ce qui t'arrange. Je n'oppose pas transport de fret au transport de passager, je ne sais pas ou tu as vu ça. On est tous au courant que les trains de fret et les rer utilisent les mêmes lignes, que les bus et les PL/SPL roulent sur les mêmes routes. Dingue ça.
Très franchement, je n'ai aucune idée de ce que peux coûter la rénovation des voies fluviales. Il n'y a pas que les canaux et les écluses, il y a aussi le reste des voies fluviales (soit la grande majorité du domaine navigable), et les infrastructures portuaires à rénover/créer dans l'optique d'un développement majeur des voies navigable, ainsi que la maintenance des équipements et l'entretien des voies. Parlons du rail aussi. Il y a une 15aine d'années, la SNCF a engagé une politique de suppression de passage à niveau par exemple. Il faut compter plusieurs millions par structure. Je ne dis pas qu'il faut supprimer tous les passages à niveau, je met en exergue le coup faramineux sur tout ce qui touche au réseau ferré. Cela donne une petite idée de ce que coûte la rénovation et la modernisation du réseau actuel, sans parler du financement dans le cadre de la création de nouvelles voies/desserte/haltes/...
Citation :
On ne parle pas que d'usine, mais on parle aussi d'usines. Ou alors l'industrie ne fait pas partie d'une économie équilibrée ?
Oui, il manque un "que" dans ma phrase. Concernant le tertiaire, non, bien sur que non, sa nature ne justifie pas systématiquement la concentration de l'activité dans de grandes métropoles. Une grande partie des activités tertiaires n'est pas dépendante des structure de transport et pourrait facilement être délocalisée dans l'espace rurbain et suburbain. D'autre part, le rail et le fluvial répondent principalement à une problématique d'optimisation du transport longue distance. Le circuit court n'entre pas dans cette problématique.
La vérité, c'est qu'actuellement :
1/ Ce sont les particuliers qui sont à l'origine de la majeure partie de dépenses dans le secteur du transport, massivement par l'emploi de la voiture. Les réseaux fluviaux n'apportent aucune alternative, le réseau ferré a ses limites car il est impossible de quadriller l'espace dans sa totalité. Et en aucun cas, ça ne répond à la problématique qui m'intéresse, à savoir le démantèlement des grosses structures urbaines et la fin de la concentration des activités dans les grandes villes.
2/ La part du circuit court est de plus en plus importante, là encore, la rigidité des voies fluviales ou ferrées n'apportent aucune alternative.
Je pose une situation, peut être extrême, quoi que :
Une mère gilet jaune, dans un village dortoir, qui doit apporter son gamin chez la nounou, son grand au collège à 10 bornes, puis refaire 30 bornes pour aller bosser dans le centre ville de la métropole du coin, alors qu'elle pourrait faire ce job depuis chez elle, et enfin faire un détour en fin de journée pour aller chercher son drive dans une grande surface et bouffer des cordons bleus infects préparés par une entreprise située à 200 bornes et qui fait venir ses poulets du brésil par cargo... Tu lui proposes quoi, une péniche ?
Mais oui, sur le fond, bien sur qu'il faut revitaliser le fret ferroviaire ainsi que les lignes locales. Imaginer que ça révolutionnera le transport de marchandise et de passagers, que ça signifiera la fin du routier, et en faire THE priorité, c'est juste complètement exagéré.
Citation :
Il ne faut pas tout mélanger, si l'urbanisme est défaillant ce n'est pas le transport qu'il faut accuser ^^
Dans mon exemple, c'est bien une politique nationale de transport qui entraîne l'implantation d'une population bénéficiant d'un salaire parisien, avec les dommages collatéraux que l'on connait. La contraction de l'habitat n'a rien à voir dans l'équation, la contraction de l'espace habitable n'explique ni la hausse des loyers dans les quartiers dynamiques, branchés ou proche gare, ni la hausse, si sensible soit-elle, du coût de la vie. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si la politique de développement de la LGV est tant décriée, d'autant plus qu'elle ne crée aucune desserte dans les territoires suburbains.
Mais vu que tu te focalises uniquement sur le camion longue distance, oui, je pense que tout le monde sera d'accord qu'il est économiquement et écologiquement intéressant d'y trouver une alternative rapidement. Seulement..
"90 % des marchandises transportées en France le sont dans un rayon de
moins de 300 kilomètres. Sur 30 kilomètres, on peut recourir au transport
ferroviaire, parce que ce sont des navettes qui se déplacent en permanence
entre deux points d’une carrière et un centre de chargement. Mais dans la
plupart des cas, ceci n’est pas transférable vers le fret ferroviaire ou fluvial, ce
qui élimine déjà environ 80 % des marchandises. "
http://archives.strategie.gouv.fr/cas/system/files/2012-12-03-_actes_s...
Peut faut-il chercher être une alternative plus radicale, et qui concerne l'ENSEMBLE des moyens de déplacement. Il y a déjà des solutions pour réduire le trafic routier des particuliers, j'en ai cité quelques unes.