13 milliards c'est la fraude, le plus gros de l'évasion est légale : tu t'es intéressé au contrôle des mouvements de capitaux (je demande au cas où).
L'évasion c'est entre 60 et 300 milliards par an, difficile à évaluer mais très loin de 13.
Citation :
Oui Madudu, c’est bien ce que je dis. Tu veux améliorer l’outil, sans changer l’appareil. On peut bâtir de meilleures infrastructures portuaires sur l’atlantique par exemple, pour mieux importer en masse du poulet brésilien dans nos usines agroalimentaires, ou développer le rail pour consommer plus rapidement les produits chinois. Polluer moins, payer moins, pourquoi pas. On peut mettre en place de grands projets couteux, mais tout à ses limites. Cela ne réduira pas la pollution à zéro, et surtout, il faudra que la France refuse l’entrée sur son territoire et sur ses eaux des véhicules les plus polluants. Je serais curieux de voir ça.
Développer frets fluviale et ferroviaire favorisera autant les importations que les exportations, l'effet est neutre. Par contre ça favorise la production de plus-value (celle qui ne va plus dans le sur-coût du transport par route), et donc ça augmente globalement la compétitivité vis-à-vis des concurrents.
Ça ne débouchera donc pas sur l'importation de poulet brézilien (la France est le premier producteur européen de poulet ...), ça débouchera sur le remplacement massif de trajets longue distance en camion par du train et du fluvial.
Citation :
Mais des poulets et des porcs, pas besoin d’aller chercher par cargo ou par camion au Brésil et en Tchéquie. Lutter de manière nette contre la surconsommation aurait aussi un effet de bord non négligeable sur le transport de fret mondial.
Nous sommes exportateur en cochon, attention ! Il y a un artifice statistique à déjouer ici : les porcs sont pour beaucoup abattus à l'étranger pour revenir sous forme de carcasses, mais ils sont produits en France.
Citation :
Ok pour le développement du transport collectif, ok pour la baisse du parc automobile bien sur, ok pour le transport fluvial là où c’est possible, j’ai peut être été trop critique à ce sujet. Mais si ça ne s’accompagne pas d’une meilleure répartition des activités sur l’ensemble du territoire, ça ne sert à rien.
Rendre le transport moins coûteux un peu partout (le réseau fluvial français potentiel est énorme, il peut couvrir tout le territoire en dehors des massifs) irait dans le sens d'une déconcentration de l'activité économique plutôt que le contraire, car aujourd'hui cette activité est précisément concentrée autour des quelques points correctement desservis et elle est absente partout ailleurs (sauf industries stratégiques, type militaire).
Citation :
Le problème, par exemple, avec le rail, c’est qu’il est de plus en plus facile de travailler dans une métropole, et de vivre dans une ville moyenne. Conséquence, les parisiens s’installent à Orléans, Nantes, Rennes, etc., avec la LGV. Ils font monter le prix de l’immobilier ou le coût de la vie. Les décisions politiques locales vont à l’encontre des intérêts des premiers habitants, car il faut absolument attirer ces mannes financières. Il ne faut pas dissocier lieu de vie et lieu de travail.
Le problème ici n'est pas que le rail n'est pas efficace, au contraire il l'est énormément.
Le problème c'est que l'urbanisme des dernières décennies est une catastrophe, la ville doit être le plus dense possible (20 000 hab/km² à Paris) et ce n'est pas le cas des quartiers récents.
Plus de densité = moins de transport, moins d'étalement, moins de compétition pour l'espace. C'est à l'urbanisme qu'il faut réfléchir ici, le rail n'est pas en cause.
Citation :
Tout le monde est d’accord, la voiture c’est cher, le pétrole ça pollue et c’est une ressource finie. Tout ce que j’essaie d’expliquer, c’est que de créer de nouvelles infrastructures de transport à tout va pour économiser un peu de carbu, ce n’est peut être ni une bonne alternative à long terme, ni une priorité, ni même l’intérêt des français (tu ne parles que de fret).
Je parle en premier lieu du fret (mais pas seulement :p) parce qu'en volume c'est le plus gros, et qu'il détermine l'économie dans ses dimensions quantitatives, dimensions essentielles à sa cohérence et à son efficacité.
Les infrastructures de transport ne coûtent pas nécessairement tant que ça comparées à l'économie générée à moyen terme et au gain de compétitivité que l'on peut provoquer ainsi. Surtout dans un contexte où l'énergie est de plus en plus limitante !
Donc bien sûr que si, c'est une priorité ! Ça devrait être l'une des principales priorités ! Ou alors on ne parle plus d'économie réelle, on boursicote et on fait semblant que c'est de la vrai richesse ...