Citation :
Je n'ai pas le temps mais je peux donner des citations de François Ruffin qui est parti dans la rue récupérer des témoignages.
Des témoignages isolés ne font pas un mouvement, la réalité c'est que le mouvement n'a accouché d'aucune revendication xénophobe.
Vouloir encore voir dans les gilets jaune de la xénophobie latente c'est de l'idéologie, c'est du mépris pour ceux dont on attend qu'ils soient aussi médiocre que nécessaire pour les mettre en dessous de nous.
Avec des témoignages isolés, en plus, tu peux aussi montrer que les gitans, les banlieusards, les harkis, etc, soutiennent le mouvement. Pourquoi ne pas appuyer là-dessus plutôt que sur l'opposé ? Est-ce que ce ne serait pas un gros biais bien gras de le faire, par hasard ?
Jericho :
Il n'a pas témoigné en tant que représentant du mouvement, il a témoigné en tant qu'individu qui participe au mouvement. Et il l'a précisé explicitement pour, précisément, qu'on ne lui fasse pas le procès que tu viens de lui faire.
Alors lis plus sérieusement, avec plus de recul, ceux qui ne sont pas d'accord avec toi. C'est pas la première fois que tu mâches et remâches les propos des autres pour en faire des choses indéfendables, alors qu'elles le sont.
La radicalité est toujours transgressive même quand elle passe par le double-sens et l'humour. Est-il besoin de mentionner que Dieudonné M'Bala M'Bala est un humoriste ? Et Coluche ? Etc.
Exiger l'absence de transgression c'est exiger l'absence de radicalité, par définition.
Par ailleurs Fido a lancé un débat extrêmement intéressant, qui montre qu'il est dans le dialogue et qu'il est bien davantage que d'autres ici de faire coexister dialogue et radicalité :
Citation :
J’aurai aimé discuter d’une autre conception envisageable du processus civilisationnel, une conception où le progrès ne réside pas dans l’atténuation de la violence mais dans son effort de légitimation. Être civilisé ne signifiant pas alors refuser et dénigrer l’usage de la violence en toute circonstance, mais, lorsqu’on en fait usage, justifier en raison cet usage. Le problème, autrement dit, n’étant pas alors la violence en tant que telle mais la violence arbitraire, la violence sans motif, la violence gratuite.
Le premier historien de l'histoire, un certain Thucydide auteur de
La guerre du Péloponnèse, parlait de la civilisation comme du processus qui a amené les civils à ne plus se déplacer armés partout où ils allaient.
De ce point de vue la civilisation a commencé par l'assurance que les civils n'aient plus à assurer par eux-mêmes leur protection et celle de leurs biens, parce que la collectivité s'en chargeait à leur place et parce que l'usage de la violence physique se déplaçait vers des spécialistes de la chose dont les activités étaient encadrées.
Cet encadrement c'est étoffé peu à peu dans cette Grèce de l'antiquité qui a presque tout inventé en la matière, pour donner des institutions dont les nôtre aujourd'hui descendent.
Ces structures sociales assument les fonctions qui doivent permettre aux individus de ne pas avoir à employer la violence pour protéger leur vie, leur bien, leur famille, etc, et disposent pour cela, par principe, de la légitimité à employer la violence.
Mais si ces structures se retournent contre ceux qu'elle doit servir, si elle emploie la violence pour démunir les familles, acculer les populations à la ruine, rendre leur vie littéralement impossible, alors elles ne sont plus légitimes dans l'usage de la violence.
Non seulement ces structures dans ces conditions ne sont plus légitimes dans l'usage de la violence -qui peut être symbolique, en passant par la législation et le dénigrement public par exemple- mais surtout, de ce fait, la violence sans cadre des individus contre cette structure devient légitime.
C'est tout le problème actuellement, les gilets jaunes veulent mettre à bas cette structure qui veut leur effacement et ils sont prêts désormais à employer la violence pour ça, mais il suffirait que les tenants de cette structure l'abandonne d'eux-mêmes pour que cette violence ne soit pas nécessaire.
La balle est dans le camp de Macron.