Citation :
Je ne sais pas bien ce que j'attends de ce jeu : Magic. Je ne crois pas que ce soit de grandes conversations avec des gens cultivés. Et s'ils le sont, je voudrais simplement qu'ils laissent tout ça de côté. Je me souviens de R. Garfield qui disait quand on le questionnait sur " le trait de génie" qui avait présidé à la création du jeu : " J'ai voulu que ce soit un jeu dont la mise en oeuvre soit simple, que chacun apporte sa part de créativité, d'originalité, de diversité et que deux parties ne soient jamais les mêmes. Un peu comme les billes."
Alors si je prolonge le parrallèle jusque dans cette cour de récréation où j'étais môme, je me souviens que : Ouais, je jouais aux billes, et que ouais déjà là il y avait les porcelaines, les calos et les pépites des riches qui valaient un max et que pour les autres, il fallait aligner les hélices ou les billes en terre du pauvre pour être juste dans la donne. Je me souviens que déjà là, il y avait des tricheurs et des mauvais perdants, des juste-raleurs, des grands-coeurs qui te rendaient tes pertes, des champions qui raflaient tout (mais que c'était bon de jouer contre eux même si tu repartais les poches vides), des profiteurs qui jouaient que contre les petits, des loueurs qui prêtaient les billes aux autres et aussi pleins d'autres qui ne jouaient jamais (surtout les filles déjà). Je me souviens des coups de pas-de-bol, du grain de sable qui arrêtait ta bille à l'orée du pot et que les larmes te montaient aux yeux quand tu voyais ton précieux disparaitre dans la banane archi-pleine d'un nanti ou plus souvent d'un chanceux et que ça te secouer longtemps encore après, pendant le repas où tu gardais les dents serrés ou au fond de ton lit quand tu te promettais de tout regagner. Et puis, il avait aussi les échanges. Déjà. Les baratineurs, les timides à qui tu pouvais tout extorquer et les durs en affaire qui ne lâchaient rien.
Je me souviens qu'on était tous dans la même classe, qu'il y avait déjà des élèves brillants et des cancres finis mais que l'espace d'un moment, les genoux dans la boue, la poussière ou le bitume, courbés sur nos petites sphères, on oubliait tout. Nos notes, nos différences d'âge, les remontrances de nos parents (tu es d'une saleté mon fils) et même nos sexes ( et oui mathilde...). On n'était juste des compagnons de jeu qui partagions le même plaisir à longueur de pichenettes... ou maintenant cloitrés dans une salle un dimanche après midi ensoleillé... et je sais toujours pas bien pourquoi mais j'aime ça.
Sans doute le truc le plus génial jamais écris sur MV. Merci Canard <3