Darkent a écrit :
Ouep d'autant plus que la notion de "blanc" n'est pas très défini.
Si on parle de couleur de peau va par là les japonnais du sud sont blanc, les coréens également.
Non. La notion de "blanc" est certes très floue, pas très bien définie, mais plutôt bien caractérisée. Et il ne s'agit pas d'une couleur de peau, ou, du moins, pas que ça. Plutôt d'un morphotype. Les Coréens et les Japonais, même très pâles, sont asiatiques, donc jaunes.
Jericho a écrit :
Petite aparté, le Liban, c'est un peu l'une des zones du levant qui a connu le plus de brassage de population. Du turc, du levantin, de l'arabe, du latin, du grec, de l'arménien, p'tet même du berbère, du nilotien et du perse.
Donc tous blancs... On aura beau mélanger des blancs avec des blancs, ça fera peut-être un sacré mélange, mais qu'on vienne pas me dire que ça reste pas du blanc, hein...
J'utilise l'adjectif "blanc", en sachant qu'il est impropre, mais en fait, aucun terme n'est propre. Et les autres sont pires, imho. En biologie, on définit des espèces comme un ensemble d'individus capables de se reproduire entre eux, et de maintenir un flux génétique capable de pérenniser l'ensemble dans le temps. C'est assez délicat, comme définition, et facilement pris en défaut (il y a plein de contre-exemples), mais c'est l'idée.
A l'intérieur d'une espèce, tout n'est pas forcément homogène, et si on y distingue des éléments caractérisables, alors on parlera de
populations. Et c'est là le hic, c'est que, faisant partie d'une même espèce, deux populations sont par définition capables d'échanger génétiquement, donc ne seront jamais
définies, au sens où elles n'ont pas de limites l'une avec l'autre. Mais on
voit bien des différences, et on décide d'y mettre un nom, pour que ce soit plus simple à comprendre (j'ai failli écrire "plus clair", mais je sens que ça aurait pu être mal interprété...)
C'est un peu comme pour les couleurs de l'arc-en-ciel : tout le monde voit bien qu'il y a des couleurs différentes, auxquelles on est tenté de donner des noms différents pour s'y retrouver, mais personne n'est capable de mettre le doigt sur la limite entre deux couleurs, pour la bonne et simple raison que cette limite n'existe pas : une couleur n'est pas délimitée, elle n'est pas définie, elle fait partie d'un spectre. En revanche, elle peut être caractérisée, si on relève quelques éléments permettant de la distinguer, mais qui forcément ne s'appliqueront pas toujours à la totalité des éléments la constituant.
Où est la limite entre le bleu et le vert ? Et le turquoise, c'est quoi, du bleu, ou du vert ? D'ailleurs, il est intéressant de voir que les Papous, par exemple, ont une perception différente de la nôtre du spectre des couleurs, et un découpage différent (le violet, le bleu, et le vert foncé, c'est pareil, c'est des nuances de
Nol ; par contre, le vert clair, faut pas déconner, c'est une couleur différente, une nuance de
Wor, comme le jaune ou le orange...)
Si on ramène ça à la génétique, des populations peuvent être hyper séparées, bien délimitées, et, en fait, à deux doigts de devenir des espèces à part entières : c'est le cas des bestioles qui vivent sur des îles différentes sans savoir nager, par exemple. On parle alors de
sous-espèces.
Pour l'espèce humaine, c'est nettement plus compliqué, étant donné que si des sous-espèces ou des populations ont jamais existé, elles vont être largement remises en cause par le brassage actuel engendré par la mondialisation. Mais on en distingue encore des marqueurs dans notre héritage génétique. C'est pas parce que je m'appelle Sylvain BenAbdeljelil et que je suis né à Marseille, comme mon père, que le coup de tampon apposé sur le permis de séjour de mon grand-père en 62 a changé tous mes gènes et fait de moi un français (génétiquement parlant, s'entend, toujours...)
A une échelle très large, on distingue cinq grands groupes chez les êtres humains, répartis en deux ensembles ; ces groupes se distingue, principalement, mais pas seulement, et, surtout, pas forcément, par leur couleur de peau :
* les Blancs, et
* les Noirs africains (et caraïbes, réunionnais, américains, bref, tous ceux qui sont d'origine africaine...), qui sont de proches parents ;
et un autre groupe génétiquement très distinct, qui comprend :
* les Jaunes (au sens large, OK, les Asiatiques, disons, vu que certains sont quand même bien blancs)
* les Noirs asiatiques et océaniens (Mélanésiens, Papous, Maoris, Aborigènes, ce qui rend le terme d'"Asiatique" impropre, et me fait lui préférer celui de "Jaune")
* et les Rouges (Amérindiens, du nord, du sud comme du centre).
Un autre problème, avec l'espèce humaine, c'est que les noms, mis au départ comme de simples repères, deviennent rapidement porteurs d'idées reçues, et de préjugés, et on va chercher à les fuir. On en élabore de nouveaux, sensés être neutres, comme "Caucasien" ou "non-binaire", mais qui vont rapidement se charger d'un autre sens...
Bref, et comme je ne pense pas que "Négroïde", n'en déplaise aux différents départements de la police américaine, soit beaucoup moins péjoratif que "Noir", ma foi, je fais comme Nicolas Boileau, et j'appelle un chat un chat, tout en me souciant auparavant à mon auditoire ce que je mets derrière le mot...
En ce qui concerne les "Blancs" (ce que j'appelle les Blancs, mais que l'on préfèrera peut-être parler de "Caucasiens" ? Arf, je me marre... Les trois quarts des élèves de seconde du Lycée Tristan Corbière, à Morlaix, ne sauraient même pas situer le Caucase sur une carte, et pourtant ça les empêche pas d'avoir le cul blanc comme un cachet d'aspirine, et de cracher sur ces salauds de bougnouls et ces connards de Tchétchènes...), c'est un groupe qui se caractérise, notamment, par la forme de son visage (les yeux, le nez, il y a des critères crâniens, mais je les ai pas tous en tête...), et la peau
claire. Ça correspond, peu ou prou, à l'élément cultural des Indo-Européens, vu qu'il y a correspondance partielle entre les populations génétiques et les cultures.
Donc, oui, moitié blanc, moitié Libanais, c'est comme moi qui ait repeint ma cuisine avec un mélange de blanc et de Céruse... et si Jéricho veut y ajouter des touches d'albâtre, de neige et de saturne, alors oui, c'est sûr que ça va y changer grand chose...
Pourquoi correspondance entre population et groupes culturels ? Déjà parce que, pour faire des enfants à quelqu'un, en général, à moins d'être un pervers psychopathe, il faut le fréquenter un minimum, lui parler, l'apprécier. Et c'est beaucoup plus facile si on parle la même langue. Il suffit de voir le niveau d'anglais de certains pour se dire qu'ils vont avoir du mal à draguer les américaines, et, statistiquement au moins, je dois pas me tromper de beaucoup en pensant que la future mère de leurs enfants sera française... Donc, ils transmettront les gènes de leurs parents français à leur descendance française, et à la fin, on s'étonnera que les français soient apparentés génétiquement, et partagent certaines ressemblances ?
Le deuxième gros marqueur, c'est bien sûr la religion. C'est ce qui fait que l'on a pu parler de l'"expansion du monde Arabe", vers le VIIIème siècle, si ma mémoire est bonne, pour parler de gens aussi génétiquement différents que, des Arabes, effectivement (de la péninsule Arabique, s'entend...), des Maghrébins, des Levantins, des Egyptiens, des Noirs...
Si, aujourd'hui, j'habite le nord du Maroc, que je suis Musulman et que je parle Arabe, il y a de grandes chances que la future mère de mes enfants soit également Marocaine, Musulmane et parle Arabe... Et si je fais partie du peu statistiquement qui prenne femme(au sens biologique, hein, rien à foutre qu'on soit mariés, pacsés, union libre ou quoique ce soit, tant qu'on fait des enfants, c'est tout ce qui m'intéresse...) en dehors de leur pays, alors ça vous étonnera beaucoup que la future mère de mes enfants soit une Algérienne, vivant à 1000 km de là, musulmane et parlant Arabe, plutôt qu'une Andalouse vivant à à peine 100 km, mais Catholique et parlant Espagnol ?
Et ce ne sont-là que les marqueurs les plus visibles, qui font que les groupes sociaux tendent à ressembler aux groupes biologiques, si bien qu'on fini parfois par les appeler pareil...
Les Pygmées (du Congo, essentiellement...) sont génétiquement assez différents des autres habitants de la région du Congo, avec qui ils n'entretiennent que peu de rapports ; c'est notamment pour cela qu'ils sont petits, et les autres non. Aucun intérêt, ni problème particulier, mais vu qu'on ne se reproduit pas, on devient différent. C'est ce que l'on appelle la dérive génétique. Il n'y a pas forcément de raison. Les Pygmées ont une culture très particulière, par exemple, un Pygmée ne peut se marier qu'en donnant à son futur beau-père (ou frère, ou oncle, peu importe) une autre femme dont il est lui-même responsable (sa fille, sa sœur, une nièce...), ou, à défaut, en allant chasser dans la forêt une bête rare et dure à capturer, l'Okapi, et d'en ramener la peau au beau-père comme d'un gage qu'on est doué et saura bien s'occuper de sa fille...
Imaginez maintenant qu'un tout petit bonhomme noir sonne à la porte chez vous, en brandissant la dépouille malodorante d'une bête morte, et exige qu'on lui remette votre sœur en échange... Vous comprenez pourquoi il y a si peu de chances que vos futurs neveux et nièces ne dépassent pas 1m20 ?
Après, tout reste possible, hein. Un Français peut très bien faire ses études en Corée, y rencontrer une Australienne qui en a fait autant, ils auront trois enfants dont un ira construire des puits au Brésil, où il rencontrera une Canadienne qui lui fera des enfants dont un travaillera pour le gouvernement européen à Bruxelle, etc. Mais statistiquement, c'est gens là, quoi que très réels et parfaitement intéressants, sont rares, et contribuent peu, voire, statistiquement, presque pas, au patrimoine génétique de leur population.
Mais à l'échelle des grands mouvements de population, par contre...
Donc, à observer sommairement cette personne, j'ai la certitude raisonnable qu'il s'agit d'un individu biologiquement de sexe masculin, ayant un héritage génétique largement indo-européen/levantin/maghrébin, et j'ai l'audace de le désigner, au départ, et afin simplement de verbaliser, "monsieur".
Si cette personne se vexe, c'est son droit le plus strict, mais alors, qu'il prenne la peine, sinon de
m'expliquer ce que j'ai pu faire de mal, du moins de
considérer que j'ai pu dire ça sans penser à mal, et que la très grande majorité des gens ne cherchent à insulter personne en appelant quelqu'un "Monsieur"...