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DEMON
19) Némésis [Bloc Masques]
le 11/04/2018 16:29
Les écrits que je partage ici ne sont pas de moi. Ils sont tirés de "Magic : l’Assemblée, Treize ans de Multivers", document rédigé par Pierre Cuvelier en 2006, dont les qualités d'écriture et de résumé sont nettement au dessus des miennes. Voici donc sa description de l'extension Némésis, dix-neuvième extension du jeu (après Les Masques de Mercadia), sortie en février 2000. C’est la deuxième extension du bloc Masques, comprenant les extensions "Les Masques de Mercadia", "Némésis" et "Prophétie". 

Ertaï, capturé par Grêvën-il-Vec après sa chute sur le pont du Prédateur, est contraint d’aider le vaisseau, fortement endommagé, à regagner la Forteresse intact. Là, Ertaï et Grêvën découvrent que Wöhlrajh a disparu, laissant son poste d’incarmal vacant. Fort heureusement, les troupes de la Forteresse ont réussi à repousser temporairement les rebelles. Grêvën signale aux forces obscures qui gouvernaient Wöhlrajh lui-même – les Phyrexians – la disparition de son maître. 

Dans le même temps, les Phyrexians, n’ont pas cessé un instant d’agir dans l’ombre pour assurer la continuité de leurs plans. Le « Seigneur des Landes » mentionné dès Aquilon, qui n’est autre que Yaugzebul, grand ennemi d’Urza dans L’Epopée d’Urza et ses suites, a planifié de très longue date l’invasion de Dominaria par Phyrexia. Dans la perspective de cette invasion, le plan artificiel de Rajh est destiné à jouer un rôle très particulier. Créé entièrement à partir de fluipierre et de « morceaux » de Dominaria arrachés par magie à leur plan d’origine, Rajh va servir littéralement de moyen de transport immobile aux troupes phyrexianes. Le plan de Rajh ne cesse de s’étendre grâce aux générateurs de fluipierre disposés dans la Forteresse, et sa géographie reproduit exactement celle de Dominaria. Au moment de la future invasion, le plan de Rajh traversera l’éther d’un coup et apparaîtra sur Dominaria, dont il recouvrira la surface comme un masque ou un moule, apportant avec lui au même instants toutes les troupes qui y étaient stationnées. 
Or le plan de Rajh aura bientôt terminé sa lente croissance, et il est impensable de laisser inoccupé le poste d’incarmal au moment où les instructions venues de Phyrexia doivent être suivies sans le moindre retard. Les Phyrexians opèrent donc selon leur mode favori : métamorphoser leurs anciens ennemis pour les changer en pantins corrompus à leur service. Belfe et Crovax sont deux victimes de ces sombres machinations. 
Sitôt après la disparition de Wöhlrajh, Belfe, la fille d’Eladämri, est empoisonnée par un assassin phyrexian, et son corps emporté sur Phyrexia pour y être transformé au service de ses nouveaux maîtres. 

Dissimulé par l'obscurité, l'assassin s'introduisit dans le village pour y détruire ce qu'Eladämri chérissait le plus : sa fille. 

Eladämri, ignorant de ce que sa fille va devenir, jure de se venger. Métamorphosée par divers implants, remodelée au point d’avoir à peu près oublié tout ce qu’elle était, placée sous la surveillance d’une lentille logée dans son corps et qui instruit Phyrexia de ses moindres faits et gestes, Belfe est renvoyée sur Rajh en tant qu’émissaire de Phyrexia, avec pour mission de déterminer le meilleur candidat au poste d’incarmal. 
Quant à Crovax, devenu vampire après avoir tué Sélénia, puis tombé aux mains des forces de la Forteresse après avoir tué Mirri dans les jardins de Wöhlrajh, il a également été emmené sur Phyrexia. Là, des Phyrexians l’ont transformé en un colosse cruel doué d’une force contre-nature et ont renforcé à l’excès sa nature vampirique pour lui conférer le pouvoir de se nourrir de la vie des autres. Ils lui ont même appris à contrôler la fluipierre, comme Wöhlrajh savait le faire.

Crovax est le candidat favori au poste de nouvel incarmal de Rajh, mais les Phyrexians n’entendent pas le laisser arriver au pouvoir sans le mettre d’abord à l’épreuve. Lorsque Crovax transformé revient sur Rajh, il doit tempérer sa soif de pouvoir, car Belfe le surveille. Bien qu’à présent phyrexiane, Belfe n’apprécie guère Crovax, qui se montre très vite brutal envers ses propres troupes. Belfe se doit de rechercher les candidats possibles à la succession de Wöhlrajh : elle ne nommera incarmal que celui qui se montrera réellement le plus efficace – et vaincra ses rivaux. 
Interrogé par Belfe, Grêvën-il-Vec, brisé par les multiples tortures que lui a imposées son ancien maître, n’a plus la moindre ambition et renonce à prétendre au statut d’incarmal, se contentant de rester un outil au service de ses maîtres. Mais Belfe a bientôt un autre candidat possible en tête : Ertaï, qu’elle a rencontré en arrivant à la Forteresse et qui, prisonnier, n’a encore rien perdu de son aplomb. 
Peu après, Grêvën-il-Vec emmène Ertaï dans la salle de torture et tente de lui arracher des informations sur l’Aquilon et son équipage, mais le jeune magicien parvient à résister sous la torture. Grêvën laisse Ertaï et rencontre officiellement Crovax pour la première fois. Les deux commandants s’entendent très mal et ne tardent pas à en venir aux mains, mais Crovax trouve rapidement le moyen de contrôler la colonne vertébrale artificielle de Grêvën, qui est vite réduit à l’impuissance. Crovax, sûr de lui, part lancer un assaut contre les rebelles de Rajh, afin de prouver son efficacité comme futur incarmal. Grêvën a appris par ses sources que les rebelles sont déjà au courant des mouvements des troupes de Crovax et s’apprêtent à lui tendre un piège. Avertie, Belfe ordonne à Grêvën de ne rien dire : ce sera un test de l’efficacité de Crovax. 
Pendant ce temps, les nouvelles des dégâts subis par le Prédateur et de la disparition de Wöhlrajh se sont répandues sur Rajh comme une traînée de poudre, renforçant encore la volonté des rebelles. Eladämri et l’Oracle en-Vec sont à présent définitivement reconnus comme chefs de la rébellion commune. 
Après le départ de Crovax, Belfe va trouver Ertaï et, à sa grande stupéfaction, lui propose d’entrer dans la compétition pour le statut d’incarmal. Ertaï décide de jouer le jeu, profitant de cette occasion inespérée de rester vivant et d’être mieux traité. Belfe guérit les blessures d’Ertaï en l’emmenant dans une chambre de jouvence ; mais celle-ci ne le guérit que temporairement et il doit la réutiliser régulièrement. La chambre fonctionne à l’aide de mana noir, qui modifie subtilement le corps d’Ertaï, le rendant plus fort et plus massif, mais aussi sa magie et son esprit. Plus Ertaï l’utilisera, plus il se rapprochera des Phyrexians. 
Grêvën, Belfe et Ertaï s’entretiennent ensuite d’un plan pour éviter toute insurrection de masse en cas de défaite de Crovax. Ertaï suggère de capturer des otages dans les tribus Kor, Vec et Dal qui vivent à proximité de la Forteresse. Il précise qu’ils ne devront pas être brutalisés pour l’instant afin de constituer une meilleure garantie à l’avenir. Grêvën et Belfe sont favorablement impressionnés par la stratégie du jeune magicien, et Grêvën la met à exécution. Ertaï semble prendre au sérieux ses chances de devenir incarmal ; il a déjà commencé à se transformer physiquement, et commence même à savoir influencer magiquement la fluipierre. Mais Ertaï joue encore la comédie : altéré ou non, il espère toujours regagner le portail et s’échapper de Rajh, d’une façon ou d’une autre. Belfe, de son côté, se sent de plus en plus attirée vers Ertaï. 
Dans l’intervalle, les forces de Crovax engagent la bataille contre les rebelles d’Eladämri. Ceux-ci, qui ont pris position dans un poste avancé des forces de la Forteresse, parviennent [à prendre les forces de Crovax par surprise et détruisent plus de la moitié de ses troupes. Un jeune combattant vec, Line Sivvi, se fait particulièrement remarquer pendant la bataille. Eladämri apprend le plan de Crovax et décide de lui tendre un nouveau piège. Les troupes rebelles se retirent. 

Crovax rentre à la Forteresse bien avant ses troupes en se téléportant. Grêvën part sur le Prédateur nouvellement réparé afin de raccompagner ses troupes et de relever leur moral. Pendant son absence, Crovax détourne les otages dans le labyrinthe de la Forteresse et, avide de se nourrir de leur énergie vitale, les massacre tous en les empalant sur des lances qu’il fait surgir du sol. Belfe et Ertaï arrivent sur ces entrefaites et sont horrifiés. Belfe répète qu’elle ne peut nommer Crovax incarmal : pour l’instant, il a essuyé une défaite et montré la preuve de son manque total de subtilité. Mais Crovax reste sûr de lui. 
Tandis que les troupes rebelles se rassemblent de nouveau, l’Oracle en-Vec fait à Eladämri, devant ses troupes, une étrange prédiction : il ne parviendra jamais à vaincre ses ennemis sur Rajh, et le destin l’amènera jusqu’à la Forteresse chargé de chaînes ; mais parvenu là, un mort lui ouvrira une porte sur un monde lumineux et coloré, où Eladämri deviendra Korvecdal. Les troupes d’Eladämri l’acclament comme le nouveau Korvecdal. Eladämri a alors une idée, il a trouvé son piège : il infiltrera la Forteresse chargé de chaînes, en faisant croire qu’il a été prisonnier, mais ses gardes seront tous des rebelles habillés en soldats de la Forteresse. 
Pendant ce temps, Belfe et Ertaï s’entretiennent seule à seul. Belfe avoue à Ertaï qu’elle déteste Crovax, mais qu’elle ne peut le tuer : l’unique sens de sa vie consiste à choisir un nouvel incarmal pour Rajh, c’est pour cela qu’elle a été créée. Ertaï la presse de vivre pour autre chose, et de trouver un moyen de tuer Crovax. Belfe réplique qu’elle ne peut pas, ce serait trahir son peuple, les Phyrexians. Ertaï réplique que Belfe n’a rien d’un Phyrexian, elle est aussi humaine que lui. Ertaï attire Belfe contre lui, mais au dernier moment elle recule : elle porte en elle cette lentille magique qui transmet tous ses faits et gestes à ses maîtres. Ertaï ne peut ni lui ôter l’artefact ni le détruire, mais trouve un moyen de le désactiver temporairement. Quelques heures plus tard, Crovax surprend le couple en pleine intimité et accable Belfe de ses sarcasmes. Belfe parvient à le renvoyer en lui concédant que le prochain incarmal sera choisi dans deux jours, pas davantage, et uniquement sur des critères d’efficacité stratégique. Crovax part satisfait, mais prépare ses troupes, bien décidé à devenir incarmal avec ou sans l’aval de l’émissaire phyrexiane. Belfe et Ertaï cherchent désespérément un moyen de se débarrasser de Crovax, mais Belfe n’a aucune solution et Ertaï sait bien que lui-même n’a aucune chance face à Crovax. 
Peu après, Eladämri, chargé de chaînes, est amené dans la salle du trône, devant Crovax et Belfe. Apercevant sa propre fille bien vivante et métamorphosée par les Phyrexians, le seigneur des elfes bout de rage. 
Belfe tente de prendre prétexte de la capture d’Eladämri pour tenter de repousser encore la date de la nomination du nouvel incarmal. Crovax finit par perdre patience, fait capturer Ertaï et menace de le tuer. Belfe finit par céder : elle nommera Crovax incarmal le lendemain, lorsqu’Eladämri aura été torturé et interrogé. 
Un peu plus tard, Grêvën entreprend de torturer Eladämri, mais l’elfe ne pousse pas un cri. Pendant ce temps, les autres rebelles infiltrés dans la Forteresse, dirigés par Lin Sivvi, se glissent jusqu’au Prédateur et l’attaquent, parvenant à causer de sérieux dégâts au vaisseau et privant ainsi les forces de la Forteresse de leur suprématie aérienne. Lorsque l’alarme est donnée, Grêvën doit s’interrompre et abandonne Eladämri ligoté dans sa cellule. 
Eladämri parvient à se libérer et fracture la porte de sa cellule. Parcourant les couloirs des geôles, il libère une jeune femme aux cheveux roux : Takara, non pas la fausse Takara qui a quitté Rajh pour Mercadia à bord de l’Aquilon, mais la véritable fille de Starke. Takara, qui s’était elle-même infiltrée dans la Forteresse à la recherche de renseignements lorsqu’elle a été capturée des années plus tôt, entraîne Eladämri jusqu’à la salle des cartes et lui montre ce qu’elle avait trouvé : le plan d’invasion de Dominaria par Wöhlrajh, et par les forces dont Wöhlrajh n’est que le serviteur. 

Eladämri et Takara sont alors rejoints par Lin Sivvi et les autres rebelles, et, leur mission accomplie, tentent de se frayer un chemin jusqu’à l’extérieur de la Forteresse. 
Pendant ce temps, Crovax précipite les choses auprès de Belfe. La cérémonie a lieu plus tôt que prévu, mais alors que Belfe s’apprête à contrecoeur à proclamer Crovax incarmal, Grêvën survient en compagnie d’un nouveau venu, qui traite Crovax d’usurpateur et s’avère plus doué que lui pour contrôler la fluipierre. Ce n’est autre que Wöhlrajh, de retour de Mercadia, qui entend bien conserver son poste. 

Belfe annonce que Crovax et Wöhlrajh doivent s’affronter en combat singulier et que le vainqueur sera proclamé incarmal. Le combat semble favoriser Wöhlrajh, qui a une meilleure maîtrise de la fluipierre que Crovax et se montre plus agile. Mais Crovax ne se prive pas de tuer au hasard des membres de l’assistance autour de lui pour se nourrir de leur force vitale et renouveler son énergie indéfiniment. Ertaï assiste au combat, perplexe. Il comprend finalement que si Wöhlrajh l’emporte, il ne lui laissera jamais la vie sauve, et se résout amèrement à aider Crovax. Le moment venu, Ertaï utilise par surprise le léger contrôle qu’il a de la fluipierre pour détourner une attaque de Wöhlrajh, le mettant ainsi à la merci de Crovax. Wöhlrajh est vaincu et emprisonné, et Crovax est proclamé nouvel incarmal de Rajh. 
Crovax, Belfe et Ertaï apprennent alors que des rebelles se sont infiltrés dans la Forteresse. Faute de mieux, Eladämri, Lin Sivvi, Takara et leurs compagnons se sont retranchés dans la Salle du rêve. Belfe persuade Crovax de la laisser négocier avec eux, car la Salle du rêve, située au cœur de la Forteresse, est virtuellement inexpugnable. En réalité, dès son arrivée à la Forteresse, Belfe avait dissimulé un petit portail magique de secours dans la Salle du rêve, afin de disposer d’une échappatoire en cas d’une rébellion de Crovax contre ses maîtres. N’ayant aucune envie de voir Crovax se nourrir d’autres vies humaines, elle révèle aux rebelles l’existence du portail et leur offre de s’échapper de Rajh, mais les prévient que le portail ne pourra transporter qu’une poignée d’entre eux avant d’être déchargé. Eladämri comprend alors la fin de la prophétie de l’Oracle en-Vec : le « mort » ouvrant une porte vers un monde de lumière n’est autre que sa fille morte, Belfe. Eladämri réclame aussitôt que Belfe règle le portail pour qu’il donne sur Dominaria. 
Entre temps, Ertaï, qui a dû faire un séjour dans la chambre de jouvence pour retrouver ses forces après sa participation inopinée au duel entre Wöhlrajh et Crovax, se précipite vers la Salle du rêve. Belfe lui avait révélé l’existence du portail, mais pas son mode d’emploi, et à présent Ertaï n’a qu’une envie : convaincre Belfe d’utiliser le portail pour fuir Rajh avec lui au lieu d’en faire profiter les rebelles. Faute de mieux, il apprend à Grêvën-il-Vec l’existence du portail et tous deux, assistés par une escouade de gardes, entreprennent de forcer les portes. A l’intérieur, Belfe termine le processus d’ouverture du portail. Il s’active, et la campagne dominarienne apparaît de l’autre côté. Takara se jette aussitôt par l’ouverture. Eladämri fait passer Lin Sivvi devant lui, puis se tourne vers Belfe et, préférant tuer sa fille plutôt que de la laisser sous l’influence des Phyrexians, lui jette au visage un poison corrosif, le même qui a servi à la tuer et qu’il avait juré d’utiliser pour sa vengeance. 

Les portes enfoncées, Ertaï et Grêvën arrivent juste à temps pour voir Belfe mourir dans d’atroces souffrances et Eladämri disparaître de l’autre côté du portail, qui, sa limite de charge atteinte, se désactive définitivement. La dernière porte de sortie possible pour Ertaï vient de se refermer sous ses yeux. 
Définitivement maître de Rajh, Crovax torture cruellement Grêvën-il-Vec pour avoir aidé Wöhlrajh à venir le provoquer, mais le garde en vie à son service. Ertaï, grâce à son intervention déterminante pendant le duel final, gagne le droit de rester vivant, mais c’est bien tout : condamné à jamais à une existence servile, il est emmené sur Phyrexia, où on achève de le métamorphoser pour en faire un parfait outil au service de Crovax. 
Enfin, Crovax organise les funérailles de Belfe, qui sera brûlée sur un énorme bûcher. Mais le vrai but de la cérémonie est tout autre. Crovax fait paraître Wöhlrajh, dépouillé de tous les implants phyrexians qui faisaient de lui un puissant changeforme, son corps d’humain mis à nu. Ses gardes repèrent tous ceux qui témoignent encore du respect à Wöhlrajh afin de les éliminer en temps voulu. Crovax supplicie Wöhlrajh en lui injectant de la fluipierre dans le corps, puis donne à Ertaï l’ordre d’exécuter l’ancien incarmal. Sur un mot d’Ertaï, la fluipierre se désassemble et Wöhlrajh tombe littéralement en morceaux

Le bûcher éteint, il ne reste de Belfe qu’un endosquelette de métal, implant phyrexian. Ertaï, désespéré, fouille les cendres à la recherche de ses véritables restes. Il retrouve finalement son crâne, le prend dans ses mains, puis le laisse échapper et s’enfuit à toutes jambes. Sur le crâne de Belfe, la lentille de surveillance des Phyrexians est intacte, elle aussi… 
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