Attention les questions qui vont suivre évoquent des termes et des notions qui sont souvent associés au sein de discussions mais ce n'est pas nécessairement mon point de vue. J'ai souvent vu ces discussion partir en couille rapidement, par conséquent j'insiste sur le respect des uns et des autres et l'écoute.

J'aimerais ouvrir un fil de discussion sur l'intelligence. Terme fourre-tout où scientifiques et piliers de bar s'engueulent en permanence.

Qu'est-ce que l'intelligence ?
Peut-elle être définie ?
En existe-il plusieurs formes/est-elle polymorphe ?
La créativité vient-elle avec ? Est-elle différente de l'intelligence ? Conditionne-elle cette dernière ?

Le QI AUJOURD'HUI est-il un indice pertinent ? Si oui pour quoi (et non pas pourquoi) ? La réussite scolaire ? Repérer les personnes mentalement déficiente ? Mesurer l'intelligence logico-mathématique et linguistique ? Davantage ?

Que pensez-vous des termes à la mode HP (haut potentiel), surréficient, zèbre, HQI etc ? De Mensa ?
Ces termes sont-ils symptomatiques d'une société malade ou reflètent-ils une réalité physiologique encore méconnue ? Est-ce une forme de discrimination ? Peut-elle le devenir ?

Bien que les séparations entre "cerveau droit dominant" et "cerveau gauche dominant" soient désormais admises comme fausses et obsolètes/incomplètes, pensez-vous qu'elles tentent tant bien que mal de définir une différence interindividuelle réelle ressentie mais pas encore expliquée par l'imagerie cérébrale ?

La pensée en arborescence est-elle une bêtise ? Présente chez tout le monde ? (Insert n'importe quel terme associé aux "HP" and repeat).

Voilà pour les questions générales. Quelques remarques.

Un des problèmes récurrents dans la notion d'intelligence est le biais de désirabilité sociale. Dans notre société certains compliments/traits de la personnalité ont un poids bien plus importants que d'autres (intelligent, beau, drôle > fiable, généreux, curieux...).

Par conséquent, on a tellement envie de se reconnaître dans le groupe des "perspicaces" qu'on est rarement honnête dans l'analyse.
La créativité est impossible à normer, par conséquent un test de créativité est un non-sens.


Je dispose d'un paquet assez énorme de liens sur le sujet si vous cherchez une publication/un article spécifique pour appuyer vos propos, je l'ai peut-être de coté, n'hésitez pas.

Essayez de ne pas atteindre la taille de post de tatanka, pour maintenir l'envie de lecture. Merci d'avoir pris la peine de lire/survoler le topic.

T'inquiète, je parle surtout de ma propre expérience.

J'ai juste l'impression qu'on sous estime la symbiose esprit/corps.

Ceci dit ça t'avancera pas des masses, c'est juste au cas où tu n'aurais pas essayer d'emprunter d'autres chemins.

@tatanka ; cool un adepte de + des thérapies cognitives et comportementales, qui contrairement au psychiatres en tout genre, ont l'ambition de soigner un mal en un minimum de séances..

Genre guérir schizophrénie, psychose, bipolaire et borderline en 10 séance..
Welcome at the café du commerce

La psycho éducation permet de comprendre mais resoud que dalle

Bon, je viens corriger quelques bêtises.

Quelques faits : La psychanalyse c'est de la merde absolue. Aucune base scientifique, dernière en classement d'efficacité quand on compare les thérapies, culpabilisante (notamment pour la mère en cas de diagnostique d'autisme chez l'enfant), discutable quand on coupe l'accès aux proches à un anorexique (c'est pas toujours une bonne chose) et enfin, elle a la main-mise sur la presse française (Le monde en tête).

Lacan parlait des "poissons d'argent/ doré ?" (femmes de riches, parisiennes) à qui il faisait des "thérapies rapides" (7 min) pour les faire aller à l'essentiel... Mais dans ses correspondances il confesse agir ainsi pour les mailles. Ce mec était un des pires escroc du XXème siècle. Je vous conseille vivement les impostures intellectuelle, livre de Jean Bricmont.

Freud inventait ses patients. Ses travaux sur l'hystérie sont basées sur des patientes inexistantes où qui pour plusieurs se sont suicidés mais ça il le dit pas.

La discipline n'est plus enseignée sauf en France et en Argentine dans le monde. Lisez le livre Noir de la psychanalyse si vous avez des doutes. Ou regardez le film Le Mur (tout deux grandement salués).

Les thérapies cognitives, même si pas très sexy (parce que c'est une forme de dressage), c'est très efficace sur les bons problèmes. Phobies, syndrome post-traumatique, certains TOC, dépendances, certains troubles dépressifs et troubles du sommeil. Toutes autres utilisation est une erreur du thérapeute. JAMAIS elle n'a eu vocation a guérir des maladies ingérissables. Pour ces dernières on a la psychologie clinique non psychanalytique et les médicaments (pour vivre avec). Elles servent aussi dans la prise en charge des Asperger, et sur ma nièce ça a fait des miracles à tomber à la renverse.

Bref, dites pas de connerie please.

Mais non, aucun psy décent prétendra guérir la schizophrénie. Fuyez si vous en rencontrer.

C est déjà plus près de ce que j ai vecu. Délire de sur interprétation et fausses croyances. Ajoutez à ca des phases maniaques et de dépression et vous obtenez ma maladie.

Ça ressemble plus à bipolaires avec phase mixte qu'à autre chose ton affaire. Bon on peut sortir de cet apparté ?

Sûrement ... Ça m empêche pas de chercher du taf sur Lyon et sa périphérie sans le permis B. :D

Je suis d'accord avec kiwi, j'ai une soeur psychologue qui m'a un peu raconté ça, et j'ai cherché un peu de mon coté.

Je vais pas relancer, juste laisser quelques pistes pour ceux que ça intéresse:

glande pinéale > troisième oeil > importante irrigation sanguine > forte exposition au déchet lié à une alimentation polluée (fluorures) > défaillance fonction.

Méthode ancestrale de saignée > Détartrage de la glande pinéale > augmentation du morale et de la foi.

Glande pinéale et lien avec la schizophrénie ou la bipolarité?

Dérèglement flore intestinale > autisme ?

Maladie d'Alzheimer = diabète de type 3 ?

L'estomac était considéré comme un cerveau par nos ancêtres, et si ils avaient raison?

Bullshit ?

En français on dit "bouse de vache", et en effet Tatanka est un genre de vache.

Non parce que niveau complexité des croyances ayant pour base la dualité ténèbres/ lumière sans autre dénomination supplémentaire je vous baise cordialement :)

Pour peu que l on voit du côté scientifique et de la théorie du principe holographique.

Ajouter au fait que random schizophrène à l affinité avec la symbolique alors le pompon. Comment et qui croire devient le bordel ultime.


Donc trêve d explications fumeuses et place aux faits !

Putain je crois que j aurais pas du passer au bar si tôt dans la soirée :D

jte reconnais plus Kiwi, ou est passée ta diplomatie?

Malheureusement ma femme ne peut parler que pour les lettres classiques, et donc absolument pas dans les penseurs africains, asiatiques, etc. Et du coup, elle me dit qu'elle n'en connaît pas (Platon, Aristote ont dit qu'ils avaient eu des maîtres, Rousseau qui est un autodidacte dit que même s'il s'est formé seul, il s'est formé en lisant un tas de bouquins dans des bibliothèques...)


Ma femme m'avait dit, lors d'une discussion il y a plus longtemps, je peux lui redemander pour plus de précisions, que ce que tu dis est vrai. Il y a bien des réflexions et des pensées qui n'apparaissent que dans un contexte particulier. En particulier, la langue est très structurante. Elle dit que par ex. le concept de démocratie n'aurait pas pu naître autre part qu'en Grèce (je parle bien du concept, pas du mot, il est évident que le mot est grec, mais il est bien moins évident que le concept n'ait pu naître que grâce à la langue grecque). C'est tellement vrai cette histoire de pensée / langue que tous les philosophes que je connais se sont mis à l'allemand (pour Heidegger - svp évitons le point Godwin je sais sa pensée profonde qui maintenant n'est plus un débat mais un fait avéré), au danois (pour Kierkegaard), etc.

J'ai fait une ébauche de réponse quant à l'ENS au bout de ce lien (avant-dernier paragraphe). Je vais faire une réponse plus détaillée :

1. Quand on parle de l'université, du doctorat (comme ici), ce n'est pas du tout une fixette de parler d'ENS. Si on veut aborder le sujet avec humour, on pourra lire la BD "Carnets de thèse" de Tiphaine Rivière. Partout en France, arriver avec le tampon "ENS", c'est avoir un énorme cran d'avance dans ton dossier sur tous ceux qui n'ont pas le tampon, au moins dans les premières années. En dehors de la France ça n'a pas du tout la même valeur puisque les gens ne savent pas forcément ce que c'est (et c'est marrant de voir qu'en France le doctorat ce n'est pas du tout valorisé par les entreprises "ah, un mec qui ne sait rien faire" alors que c'est le contraire à l'étranger).

2. Évidemment il existe d'autres modes de sélection de la "super élite" française, mais ce n'est pas dans le cadre "université / doctorat" dont on parlait. Par ex. tout le monde va penser à l'ENA (École Nationale d'Administration) j'imagine quand on parle de "super élite" (puisque tout le monde, au moins au bar entre deux verres de rouge, parle politique en France), mais ce n'est pas du tout dans le même domaine. Et justement, lisez à peu près n'importe quelle biographie de notre président Macron. Si vous pensez que je fais une fixette, vous allez être surpris : on y apprend qu'il a raté le concours de l'ENS. Juste le mec a absolument tout réussi dans sa vie professionnelle, mais on lui ressort quand même ça pour lui donner une petite pique. Un peu comme si on ressortait le bulletin de l'abitur d'Einstein en disant qu'il avait eu une mauvaise note. Pour ce point particulier osef quoi... comme quoi...

3. La France est un pays de concours, depuis Napoléon. C'est un système quasi unique au monde, pour éviter le népotisme. Alors bien sûr on peut dire "ouaih mais t'as vu, y'a que des fils de riches qui réussissent dans les concours". Certes, il y a une énorme reproduction sociale (!invocation Darkent) dans ces concours [le feuilleton L'École du pouvoir sur l'ENA est pas mal], mais je crois qu'on peut tous être d'accord que c'est bien mieux que de "nommer ses potes ou ses proches" (!invocation Pénélope). Je suis le premier à déplorer que l'éducation est très inégalitaire (l'école en France augmente les disparités sociales au lieu de les rétrécir aujourd'hui !), mais c'est ce problème qu'il faut régler je pense, qui réglera a priori automatiquement ce problème de reproduction sociale dans les concours. Et du coup, comme pays de concours, si on avait parlé d'ingénieurs j'aurais cité l'X (Polytechnique) ou Saint-Cyr qui est également très connue cf. l'expression "faut pas avoir fait Saint-Cyr pour...", si on avait parlé d'hommes politiques j'aurais cité l'ENA, si on avait parlé de cadres dirigeants j'aurais cité HEC en plus de l'X... mais puisqu'on parle d'université / doctorat j'ai cité l'ENS. Je sais très bien que c'est un tout petit monde et que le trio ENA/HEC/X est bien plus connu, mais il se trouve que l'ENS est un exemple parfaitement pertinent pour illustrer "ceux qui ont le mieux réussi" dans le cadre qui avait été fixé - et qui n'avait pas été fixé par moi :)

C'est vrai. Je présente mes excuses pour ce ton inadapté, surtout dans un topic où je spécifie qu'il faut être respectueux.



Tout à fait d'accord avec l'explication, même si tu exclus tous les universitaires français qui vont à Harvard /MIT /Staford /Caltech /Cambridge /Oxford... Comme on a pas spécifié, ça me semblait important.

Si tu as des ouvrages intéressants à lire sur ce sujet j'en serai friand. Dé préférence en français ;).

Tiens comme tu parles du MIT, je rebondis en disant que (et je cite ces deux personnes là car on en a souvent discuté sur magic-ville récemment) :
* Jean Tirole, qui a certes eu sa thèse au MIT, a d'abord été reçu à l'X
* Thomas Piketty, qui est parti enseigner (donc après sa thèse) au MIT pendant quelques années au MIT, a d'abord été reçu à l'ENS

Ah et par ailleurs je parlais des médailles Fields, 11 des 12 français médaillés Fields sortent de l'ENS. Le seul n'en sortant pas étant et Artur Ávila (toutes ses études au Brésil). Et 3 autres mathématiciens non français sortent également de l'ENS, soit 14 sur les 56 médailles Fields au total dans le monde. Donc quand même, ce n'est pas tout à fait une fixette :)

Sinon, puisqu'on parlait aussi de "grand penseur sans maître", l'un de ces 11 est Alexandre Grothendieck. Il n'a pas eu beaucoup de chance au début de sa vie (quand tu nais de famille juive en Allemagne avec des parents tous les deux anarchistes, et que ton adolescence se déroule ensuite au sud de la France dans une période où il ne fait pas bon être juif ce qui implique que tes parents sont déportés et meurent dans les camps...), et n'a donc pas eu le parcours classique "concours ENS", mais le mec a quand même réussi tout seul dans son coin à retrouver tous les résultats de Lebesgue par ex., sans aucun prérequis. Bien sûr, il a fait des choses bien meilleures par la suite en étant au contact de grands mathématiciens en étant admis à suivre les séminaires à l'ENS, mais quand même. On peut penser aussi à Srinivasa Ramanujan qui, avec juste un bouquin de mathématiques élémentaires, s'est mis à développer seul dans son coin des tas de trucs en maths, malgré lui aussi un départ vraiment pas très sympa dans la vie (issu d'une famille ultra pauvre en Inde).

Pour ce qui est du langage, je n'ai pas de référence à te fournir. Peut-être faut-il chercher du côté des philosophes du langages (les modernes plutôt). L'idée étant qu'en grec il y a tout ce qu'il faut pour parler de politique, par contre il n'y a pas 42 mots pour parler de la neige (inuit) ni du riz (japonais).

Ce topic est à la fois intéressant et frustrant.
On y explique que l'intelligence peut prendre plusieurs formes et qu'il faut rester ouvert, mais la plupart des posts font référence à des concepts hyper pointus, et on ne peut donc pas participer à moins de faire partie d'une élite.
Du coup, le poisson se mord un peu la queue...