Citation :
Mais l'échelle temporelle de individu ou d'une génération comme c'et sle cas ici, ou même celle de la civilisation genre 5000 ans, c'est quand même un peu chaud
L'"échelle de l'individu" n'existe pas en évolution : il n'y a que le gène, et la population. Mais tu parles peut-être d'unité de sélection ? Sinon, la micro-évolution, ça existe :
Culex molestus,
Podarcis sicula... Et tu peux enlever les guillemets à "exaptation" : c'est un phénomène bien reconnu, pas juste une expression...
Citation :
ceux qui estiment qu'être pédé ou asexuel, ou ne pas bouffer de viande ou de céréales sont des déviances
Mais ce
sont des déviances ! Du point de vue génétique, du moins. Tout comme l'écologie ou l'adoption. Ce qui prouve simplement que le gène n'est pas l'unité de sélection, ou en tous cas la seule unité de sélection, ou que des impasses évolutives peuvent perdurer suffisamment longtemps pour pouvoir être observées... Et alors ? En quoi est-ce une tare d'être déviant ? A mon avis, ce qui considèrent les pédés et les végétariens comme des déviants sont dans l'erreur, pas de penser que ce sont des déviants, mais de présupposer que la déviance, c'est mal.
Au risque de me faire taper dessus, tant pis, mais oui, je pense qu'être pédé (par exemple), c'est anormal. A la différence de beaucoup qui pensent cela, cependant, je ne pense pas que ce soit "mal", ou "malsain" d'être anormal : je trouve ça en fait plutôt cool... C'est comme de penser que l'homme et la femme sont égaux : c'est de la connerie. L'homme et la femme sont différents, ils ne peuvent donc pas être égaux. Après, on peut décider de leur donner la même
valeur : c'est un jugement personnel, souvent partagé, mais néanmoins subjectif. Ceux qui prônent l'égalité homme/femme sont dans l'erreur parce qu'ils confondent
égalité avec
équité. Je peux trouver chez le primeur des bananes au même prix que des oranges, mais personnes ne pourra jamais me faire gober que banane = orange, que c'est la même chose.
C'est la même chose pour tous les "anormaux" : les pédés, entre autre, mais aussi tous les autres. Cette anormalité est une différence qui rend impossible toute idée d'égalité ; cette différence génère des coûts, c'est-à-dire des "handicaps", des obstacles. Mais pas seulement. Rien ne peut-être complètement négatif, et ce qui génère des tares génère également des qualités nouvelles. C'est ce qui fait que l'on peut (pourquoi pas...) prôner l'
équité homo/hétéro. Du point de vue temporel, et sociétal, je ne vois absolument rien dans la différence des homos qui les rendent supérieurs ou inférieurs à moi. Ils sont "anormaux", dans le sens où la normalité, c'est la norme, la loi du plus grand nombre, mais cette "anormalité" n'est pas une tare.
Du point de vue de l'évolution, je ne m'aventurerais pas sur ce terrain glissant : de nombreux généticiens et évolutionnistes ont tenté de trouver les supports génétiques à l'homosexualité ; faut-il préciser que nombreux parmi eux étaient gays, et on peut s demander si ce champ d'étude est simplement lié à une curiosité personnelle toute justifiée, ou bien à un désir de ce dédouaner, quelque chose du genre, "c'est pas ma faute si j'suis comme ça, c'est la nature, la destinée, la génétique, je suis "programmé" pour ça..." C'est pour ça que je dis que c'est triste de penser qu'on est "programmé" pour quoi que ce soit : c'est rassurant, de se dire que le chemin qu'on a choisi d'emprunter, en fait on ne l'a pas vraiment choisi, et donc on peut profiter des bénéfices, et se dire que tous les inconvénients ne sont pas de notre faute. C'est juste pour se rassurer. On avait inventé la religion bien avant la génétique exactement dans le même but...
A ces défenseurs de l'idée d'un support génétique à l'homosexualité, les détracteurs opposent souvent que le comportement homosexuel va à l'encontre de la reproduction, en tous cas, de la transmission génétique, et que de tels allèles constitueraient des allèles délétères amenés à être progressivement éliminés par la sélection naturelle.
Le fait est que les découvertes récentes dans tous les domaines montrent de plus en plus que les liens de causalité peuvent être beaucoup plus complexes que ce que l'on pensait, et ne se limitent pas toujours à une simple notion de gène/caractère.
Et l'évolution ne se limite pas à la sélection naturelle : il y a aussi la dérive génétique, qui n'apporte aucune amélioration, et n'a aucun "but"... Parmi une population de "déviants" permis par dérive génétique, il arrive souvent qu'apparaisse une nouveauté qui pourra être sélectionnée plus tard...
Je n'ai pas la prétention d'avoir la réponse, mais je sais simplement que les connaissances actuelles permettent d'envisager qu'une cause, au moins partiellement génétique pour l'homosexualité, le crudivorisme, le socialisme, ou le disco, est largement possible, à défaut d'être prouvée. Sans oublier que l'évolution n'est pas le fait d'un individu, mais d'un environnement, avec tout ce qu'il comporte comme interactions : tu devrais, si ce n'est déjà fait, lire les bouquins de M. A. Sélosse là-dessus.
Qui nous dit (par exemple, c'est une simple supputation, sans aucun fondement...) que les pédés ne peuvent pas se reproduire et transmettre leurs gènes, mais qu'une population contenant une certaine proportion de pédés n'est pas avantagées par rapport à une autre autre plus hétérosexuelle (je ne sais pas quel pourrait être l'avantage, moins de violence, plus de divertissements TV ?...), et serait donc favorisée, et sélectionnée, pédés inclus, par rapport à l'autre ?
Faut arrêter d'avoir peur de la différence et des mots : un pédé est un pédé, ce n'est pas "normal", et c'est cool. Une fille n'a pas à essayer de faire des trucs de garçon pour montrer qu'elle vaut aussi bien : elle ne sera jamais l'égale d'un garçon, qui ne sera jamais son égal non plus, et c'est cool aussi. La déviance, c'est cool. J'ai rencontré des élèves, il y a quelques années, qui avaient honte d'être magrébins, parce qu'ils se sentaient "anormaux" par rapport à tous ces petits connards de blancs formatés par leurs rageux de parents. Je leur ai expliqué qu'ils auraient beau essayer, ils ne seraient jamais blancs, et que c'était bien, parce que la différence, c'est cool.
Ne jamais oublier que, sur les 285 espèces actuelles de simiens ("singes"), l'homme est la seule à avoir des bras plus courts que les jambes, rendant impossible l'acquisition de la quadrupédie au cours de l'ontogenèse, sans compter qu'il est incapable de saisir correctement des branches avec son gros orteil... Si la normalité est la loi du plus grand nombre, alors au regard des 284 autres espèces, c'est foutrement anormal... Une putain de déviance, qui fait que l'homme n'est qu'un singe taré, un "singe raté". Et alors ? Si l'on ajoute à cela que sur ces 284 espèces, pratiquement toutes vivent dans un environnement forestier, ou, du moins, boisé, et que l'homme est l'une des seulement quatre ou cinq espèces à évoluer dans un milieu beaucoup plus ouvert (savane, Monoprix...), où les arbres ne courent pas les rues, ces putains de tares n'engendrent au final pas un coût évolutif tellement important, alors qu'elles permettent par ailleurs le développement de l'encéphale et la libération du membre supérieur, facultés qui ont ensuite été mises à profit pour développer la lance, l'épée, le FAMAS et les cartes Magic... Alors ouais, l'homme est un singe raté, mais putain, qu'est-ce qu'on est bien ratés, non ? Un peu comme la tarte Tatin, la superglu ou le post-it...
Il n'y a pas de "guide", de marche à suivre ou de programmation. On est plus ou moins bien adapté à faire ci ou ça, mais si on veut faire autrement, y'a pas d'obstacle. La plupart du temps, c'est la merde, mais, parfois, c'est cool. Il faut encourager la déviance, et la pensée parallèle, c'est ce qui fait la richesse d'une population. Je jamais oublier que ce sont les populations les mieux "adaptées" qui persistent le plus longtemps, mais les plus diversifiées, car l'adaptabilité, c'est mieux que l'adaptation...