"z33 : le document suivant qui nous en apprend un peu plus sur le FLMV était destiné au numéro 6 du poivrot déchainé qui ne fut jamais publié. Cet article qui originellement devait être composé de deux parties ne connu jamais de suite."
Au cœur du FLMV - Part one : le FLMV au cœur de MV
Avertissement de la rédaction :
Nous vous avions laissé sans nouvelle de notre reporter depuis ses mésaventures au Club Papy. Ne vous inquiétez pas, nous l’avons retrouvé sain et sauf et envoyé quelques semaines en cure de jouvence chez les pères trappistes. Une fois remis sur pied et remotivé par les séances de brainstorming rédactionnel pure malt, nous avons décidé de frapper un grand coup !
Le prochain scoop de la gazette serait sur le FLMV ou ne serait pas.
Le FLMV, ce groupe terroriste responsable d’actions spectaculaires, enlèvements de Masterz, infiltrations de pages de Masterz, destruction de disques durs de JMB, taggage de voiture de Masterz (voir ce numéro), etc … etc …
Notre but premier est évidemment de vous informer, et ainsi de lutter contre la désinformation continue et insidieuse distillée par les nantis de la sinistre Villa, désinformation destinée à maintenir le peuple magicvillois dans son état de béate soumission.
Nous voulions également dissiper toute ambiguïté, ambiguïté bien évidemment entretenue par les Masterz, entre le FLMV et le Comité de Salut Public dont la Gazette des Poivrots est l’émanation. Au risque de nous répéter, nous avons toujours condamné et condamnons à nouveau les actions commando et violentes du FLMV ou de tout autre groupuscule.
Nous comprenons cependant ces actions et partageons l’essentiel des revendications du FLMV, mais réfutons toute violence, même à l’égard de nos ennemis idéologiques.
Notre reporter va d’abord raconter son périple, véritable parcours initiatique qui l’a emmené au cœur du FLMV. Nous publierons ensuite l’interview exclusive qu’il a pu nous ramener.
Afin de protéger nos sources, certains noms de lieux ont été volontairement modifiés et les membres du FLMV ont été identifiés par des pseudos sans aucun rapport avec leur véritable identité, que nous ignorons de toute façon…
Mais laissons la parole à notre reporter.
Approcher le FLMV peut sembler une gageure. Pourtant j’y suis arrivé, mais cela n’a pas été ni simple ni rapide. Rencontrer un membre du FLMV, comment s’y prendre ? Je me suis d’abord plongé dans l’historique du groupuscule afin de m’imprégner de l’esprit révolutionnaire actif : tracts, revendications, messages à la rédaction de la Gazette des Poivrots … mais aussi réactions de la propagande Masterzienne de la défunte gazette officielle. Après des semaines d’études approfondies des diverses sources accessibles, il était clair que le FLMV était bien organisé, disposait de ressources illimitées et avait sans doute des espions infiltrés au sein même de la Villa des Masterz, la citadelle imprenable du tyran et de ses acolytes. Un, voire plusieurs Masterz jouant double-jeu, voilà qui peut expliquer en partie les succès apparemment faciles du FLMV. Je pense en particulier à la destruction du disque dur de JMB. Comment le commando du FLMV a-t-il pu avoir accès au disque dur planqué dans les sous-sols blindés de la Villa, s’il n’a pu profiter de complicités internes et sans doute au plus haut niveau ? Loin donc l’image d’un groupe miteux composé d’illuminés. J’évoquerais plutôt volontiers une organisation professionnelle, un réseau s’étendant des bas-fonds de MagicVille jusqu’aux proches du tyran JMB, couvrant l’ensemble du territoire et des couches sociales. Bref un FLMV aussi discret qu’omniprésent dans la société magicvilloise … un véritable Fantômas à grande échelle…
D’un certain côté, comme le FLMV semble partout, je pensais la rencontre facile. Mais les membres du FLMV n’oublient pas la main de fer de la dictature Masterzienne et se sont révélés au contraire excessivement prudents. Comme la Gazette des Poivrots partage en quelque sorte certains des buts idéologiques du FLMV, même si nous pouvons trouver les moyens employés condamnables, j’ai commencé naturellement par faire le tour de la rédaction et interroger mes collègues pigistes. Après tout, si les revendications du FLMV aboutissent ici, c’est que eux aussi se sentent certaines affinités avec la Gazette. Choux blanc évidemment, même si le sentiment partagé par la rédaction dans son ensemble est que le FLMV, bien qu’invisible, « n’est pas loin ». Je décidai donc de quitter le cocon de la rédaction et de partir à la recherche du FLMV.
Première étape obligée (il faisait un froid de canard ce matin), le Poivrot des Bistrots, où la rédaction a ses habitudes. Bonjour aux têtes connues, un petit kawavodka et c’était parti pour une longue journée d’enquête.
Mes pas m’amenèrent d’abord à la Forge de MV, la soi-disante boîte à idées de notre cité, mais plutôt bureau des pleurs, voire succursale du polit buro masterzien. Qu’importe ! Autant commencer mon enquête par un lieu reconnu et archifréquenté de MV. Après de longues minutes d’attente, je m’approchai enfin d’un guichet derrière lequel trônait une jeune fille aussi ronde que rousse (et vice versa). Ce devait certainement être les renseignements … Une curieuse odeur de marée assaillit mes narines, pourtant habituée à la tourbe salée d’un Islay pure malt. Qu’importe, j’entrepris la jeune fille :
« Hum, bonjour, je voudrais des renseignements sur euh … sur le FLMV. » Et je rajoutais « S’il vous plait .» Il faut toujours être poli avec le petit personnel, sans paraître obséquieux toutefois.
La jeune fille rousse se mit aussitôt à gonfler et prit un teint du genre violacé qui mit encore plus en évidence sa chevelure de feu. L’odeur de poulpe frétillant devint encore plus intense, presque écoeurante. Que n’avais-je pas dit ?
« Espèce d’abrutiE ! Tu oses demander à Moi des trucs sur ces débiles du FLMV ! Tu crois que c’est quoi ici ? » Je vis l’une de ses mains (une curieuse main avec des drôles de doigt) s’approcher d’un bouton ROUGE situé sur son bureau. Merde ! Mais c’est qu’elle allait appeler des renforts, cette … cette chose. N’ayant aucune envie de tomber entre les griffes de la police politique des Masterz, je pris mon courage à deux mains et mes jambes à mon coup. Le salut était dans la fuite.
J’allais calmer mes émotions dans la Taverne d’une Personne de Petite Taille. Après avoir avalé, deux trois verres (taille réduite donc sans conséquence), je pus observer la salle. Il y avait du monde, oui mais … que des nains …Pouvait-il y avoir un lien quelconque entre le FLMV et ces gnomes ? Non ce n’était sûrement pas ici que je pourrai glaner quoi que ce soit …
Je repris mon bâton de pèlerin et le hasard me fit arriver devant le Stade CD de Magic-Ville.
C’était ouvert. Ouvert mais vide. Je flânais néanmoins parmi les gradins du virage sud, à la recherche de graffitis ou de traces quelconques … C’est alors qu’un grand escogriffe affublé d’une écharpe bleue et blanche, portant un casier de bouteilles de Leoville Las Cases 1982 d’une main, et un tuperware plein à déborder de lamproie à la bordelaise de l’autre m’interpella.
[la carte du stade legendaire de piero ?]
« Hé ho, c’est fermé. La prochaine journée de championnat c’est samedi prochain … Chui l’gérant alors je vous demanderai de sortir …»
« Oh excusez moi … mais, voyez-vous, je suis sur la piste du FLMV et … »
« La piste d’Uefel Hemvé ? C’est plus la saison des transferts, enfin, mon pauvre ami, le mercatto c’est terminé …
C’est quoi ces histoires, allez ouste du balai … »
Un contact m’avait indiqué le Fan-Club de Lorie comme une couverture possible pour le FLMV.
C’est un endroit qui voit passer pas mal de monde et donc pourquoi pas. Je pris la route du Club à la mode. En route, je croisais, une bande de Chevaliers du Zod-oik, rutilants et droits comme des « i » sur leurs fières montures. Je me trompais peut-être mais ceux-là, je les voyais mal dans la mouvance terroriste. Ceci dit, je les vois mal aussi en partisan du régime actuel. Chevaliers de bronze, argent ou or … on se croirait aux Jeux Olympiques ! Bref, les Chevaliers, j’avais la très ferme conviction que FLMV et Masterz, ça leur passait là. Oui là.
Le Club ne fut pas difficile à trouver. Facade rose et spot lights, ça se remarque. J’entrais donc et me dirigeais vers le bar. Mince ça commençait plutôt mal : pas de Pure Malt ni de Pudh Lag, même pas l’ombre d’une tourtel. Le serveur à l’accent British me remplit donc mon verre de Champomy.
« Merci Monsieur Pol. » J’attaquais bille en tête. « Dites Monsieur Pol, d’aucuns disent que le Fan-club de Lorie serait en fait la vitrine légale du FLMV … »
Monsieur Pol sourit.
« Vous savez à 20 ans, on est plutôt positive attitude, hein ? Surtout ici . On danse sur un air latino, on se dit qu’on a besoin d’amour, que partir en week end c’est bien … »
« Euh oui donc le FLMV euh … c’est pas là ? »
« Pas vraiment, non. Ici le leitmotiv c’est tendrement. Je vous sens dépité, si vous voulez je serai ta meilleure amie … »
« Hum, non sans façon … merci pour le verre. »
Et je quittai ainsi le Club, abattu, limite nervous breakdown.
Mais bon sang, où se cachaient-ils ces damnés membres du FLMV ? Ils sont donc partout mais surtout nulle part. Je n’allais tout de même pas être obligé d’aller fouiller jusque dans les soutes de l’USS Oik-tori …
De dépit, je pénétrais dans le CoffiShopi à la recherche d’un peu de réconfort. Le patron en petite tenue comme à son habitude me propose un assortiment de douceurs exotiques. Volutes de fumées bleues, odeurs épicées, musique afghane … « Ca va mieux », me dis-je, « et après tout, tant pis pour le FLMV, je vais plutôt faire un reportage sur la fonte des glaces dans un congélateur de marque soviétique à Ouagadoudou ». J’en était là de mes réflexions désabusées quand « YMCA » des Village people se fit retentir.
« Young man, there's no need to feel down.
I said, young man, pick yourself off the ground.
I said, young man, 'cause you're in a new town
There's no need to be unhappy. »
(C’est vrai qu’il faut s‘attendre à tout au CoffiShopi.)
Je réussis à m’extraire des brumes titaniennes pour réaliser que c’était la nouvelle sonnerie de mon portable. « Merde ! » « Clic » « Correspondant inconnu ». Pas grave je prends.
- «Allo ? ».
Une voix mécanique déformée par un quelconque procédé était au bout du fil
- « Bonjour Monsieur Langlois »
« Oui qui est à l’appareil ? »
« Mon nom importe peu. Si vous voulez vraiment nous rencontrer, soyez à minuit, seul, sur le parking de la Roue qui Tourne et qui Charrie de l’Eau. A ce soir Monsieur Langlais ».
« … oui euh …»
CLIC
C’était EUX. Ce n’est pas moi qui les avait trouvés mais eux qui m’avaient contacté. Peu importe j’allais LES rencontrer. Le scoop ! Bien entendu, il ne fallait pas laisser passer une occasion pareille. Le temps de rentrer à la maison m’assurer que tout était en ordre, bouffe pour le chat, testament, contrat obsèques, je me présentai à minuit pétante au lieu du rendez-vous.
Il faisait sombre, très sombre et froid aussi, très froid. J’attendais en grelottant depuis dix bonnes minutes quand une voix glaciale derrière moi me fit l’effet d’une bombe.
« Bonsoir Monsieur Langlou. Restez ainsi , ne vous retournez pas ! »
De toute façon, j’étais pétrifié. Je tremblais à la fois de trouille et d’excitation. Le contact avec le FLMV était établi. Je me retrouvais rapidement avec une cagoule sur la tête, aveugle quoi, et des mains expertes me fouillaient partout, sans doute pour s’assurer que je n’avais ni arme ni mouchard. En quelques secondes j’étais balancé à l’arrière d’une voiture, moteur diesel d’après le bruit.
« Où… où me conduisez-vous ? » osais-je enfin demander.
« Taisez vous Monsieur Louglou. Quand nous serons au QG, vous aurez toute latitude de nous questionner, mais d’ici là silence ! »
Je la fermais donc.
Le voyage sembla durer une éternité. A un moment, je sentis nettement que la voiture pénétra dans un tunnel, à cause de la compression. Ainsi nous empruntions une route souterraine.
La route qui me menait au Metabunker secret du FLMV.
La route qui me menait au cœur du FLMV …
Ne manquez pas dans le prochain numéro de la Gazette « Au cœur du FLMV, Part two : l’interview ».
|