va falloir arrêter de déconner 2 secondes :
1) ya de - en - de médecins, c'est un fait avéré depuis + de 10 ans, ceux qui disent le contraire peuvent aller se renseigner dans n'importe revue / bouquin / essai... touchant de près ou de loin à la médecine, c'est comme ça
2) la moyenne d'âge des toubibs est de + 50 ans, le gros du problème , on va se le manger dans les 10 prochaines années où va vraiment pas falloir tomber malade
3) sur les IDE (infirmières), je vois :
Citation :
Idem pour les infirmières qui, elles, en plus, sont mal payées ?
: ceci est totalement vrai, mais sous-entendrai que les médecins soient bien payés.
Or, un médecin généraliste ayant un minimum de conscience professionnelle bosse 70 à 80 h par semaine (donc pas de vie de famille, loisirs raccourcis, surménage...) pour un salaire certes honnête (entre 4500 et 8000 euros / mois selon les régions) mais qui est assez loin d'être suffisant en rapport aux inconvénients du métier.
Pour les grincheux qui objecteront qu'ils avaient qu'à faire autre chose, je répondrai que lorsque ces médecins se sont engagés dans leurs études, les salaires étaient identiques mais avec un coût de vie ++ nettement inférieur, les circonstances se sont dégradées ++ depuis 25 ans
4) pour les médecins d'établissemnts (mes patrons quoi), la situation est ++ différente : pour exemple, la jeune toubib (6 ans d'ancienneté) qui bosse avec moi gagne à peine 5000 euros mensuels, et pour ce tarif elle gère 40 dossiers quotidiens, se coltine
toutes les réunions, y compris les administratives où elle n'a rien a y foutre, fait l'intermédiaire entre la direction, les patients et les gestionnaires extra-hospitaliers, elle se coltine les RDV, la paperasse, les admissions avant et après le séjour, n'a qu'un week-end sur 3 de repos (avec bien sûr 2 gamins en bas-âge), assure les gardes de nuit et de WE (et de fériés, oeuf corse) et doit en + assumer les décisions parfois (souvent) discutables de la direction par rapport aux familles et aux patients.
Ouf, tout ça, même pour 5000 euros, ben moi j'en veux pas.
Les jeunes ex-futurs étudiants en médecine se rendent vite compte de conditions de travail épouvantables dans la santé et, soit arrêtent vite la médecine classique, soit s'oriente vers des spécialités "pépères" et ++ lucratives (dentiste, souvent + 20000 euros ; chir esthétique, là ya pas vraiment de tarif officiel ; gynéco, facilement + 30000 euros mensuels...)
Tout ce paveton pour dire que oui ya de - en - de médecins (et que ca va être de pire en pire), oui ya une sérieuse inégalité entre les régions (je suis passé de montpellier-languedoc à gray-franche-comté, ça fait flipper), oui le "prestige" de cette profession s'est complètement cassé la gueule ces dernières années (demande à un gamin ce qu'il veut faire quand-il-sera-grand, ya assez peu de chance qu'il dise médecin, contrairement à il ya 20 ans)
Je terminerai enfin ces lignes de pessimisme modéré par un soutien à keating qui à l'air de savoir un peu + que la moyenne de quoi il parle (bizarre ça, quand on travaille dans un milieu, c'est toujours plus simple d'en parler...)
La formation des personnels médicaux en France est archaïque, que ce soit chez les médicaux (cours de fac, bourrage absolu de crâne pendant les 2 1ères années de formation, histoire que tous les étudiants pensent la même chose, aient les même raisonnement (symptômes => maladie => médicaments de tel ou tel labo, point final), absence complète de psycho / socio / humanisme, négation totale de l'être "patient" en tant qu'individu intelligent et pensant, càd que le patient est (dans le meilleur des cas) un cas diagnostic, certainement pas une personne avec un vécu, des expériences, des traumatismes.... tout ça n'a pas sa place dans la médecine française
Chez les paramédicaux (dont je fais partie) c'est pas forcément mieux : les écoles d'IDE, ben c'est la misère (cf intervention très juste de keating + haut), perso j'ai fait de la rééducation (ergo), et qq prof nous ont enseigné une façon un peu différente (un peu anglo-saxonne quoi) de cerner les patients et les problèmes qu'ils rencontrent dans TOUS les secteurs de sa vie (c'est pas seulement "la fracture du col du fémur de la 314")
Or cette vision des choses (que l'on appelle holistique, ou globale pour faire moins pompeux) nous met régulièrement en conflit avec les toubibs et IDE, qui ne comprennent pas pourquoi on s'intéresse au patient sur d'autres sujets que ceux pour lesquels il vient se faire hospitaliser
Bref, avant de pondre de la merde sur des thèmes où on ne maîtrise rien, il serait bon de se renseigner