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Dans une des nombreuses salles du grand et imposant château d’Eiganjo, le seigneur des lieux, Konda discutait à la lueur des bougies avec un de ses plus fidèles généraux, Takeno.
« Général, as-tu terminé de rassembler les troupes ? »
« Oui mon seigneur, tout a été exécuté selon vos ordres, chaque homme capable de porter une arme et de se vêtir d’une armure a été enrôlé dans votre armée. »
« Takeno… Penses-tu que nous aurons la force de vaincre nos assaillants ? »
« Ayez foi en nous comme nous avons foi en vous mon seigneur et plus rien ne nous sera impossible, nous vaincrons pour vous et pour l’honneur du château d’Eiganjo, je vous le jure sur ma vie et mon honneur ! »
« Tu as raison, nous serons victorieux quoiqu’il nous en coûte. Va te reposer maintenant, demain la journée sera rude, très rude. »
Takeno salua une dernière fois son maître avant de se retirer dans ses appartements.
« Œil d’opale, approche. »
« Qu’attendez-vous de moi seigneur Konda ? »
Cette voix provint d’une silhouette surgie de nul part. C’était le yojimbo (mercenaire) privé de Konda. Il posa un genou à terre et attendit ses ordres.
« Je vais avoir une nouvelle fois besoin de tes services. Comme tu le sais, une horde immense de nezumi s’est établie non loin d’ici et nous savons qu’ils vont lancer une charge massive contre nous. Mes hommes sont braves mais je crains qu’ils ne puissent faire le poids. »
« Très bien, je sais ce qu’il me reste à faire. Veuillez m’excuser mais je vais devoir partir sur-le-champ, je n’ai que peu de temps pour cette quête. Je ferais plus que mon possible pour être de retour à temps. »
À peine eut-il fini sa phrase qu’il disparut tout aussi mystérieusement qu’il était apparu.
Konda, ferma les yeux, soupira quelques instants avant de se diriger vers sa chambre.
Peu avant l’aube, seul dans sa chambre, Takeno se préparait mentalement pour ce qu’il allait vivre. Son armure enfilée, il pris fermement de ses deux mains son kabuto et le posa sur sa tête qui disparut sous le métal. Un long silence lourd et pesant régnait tout autour de lui. Il se redressa l’air plus confiant, les yeux remplis d’une détermination d’acier. Il empoigna le fourreau de daisho, ses deux fidèles épées qu’il a nommées Gardefoi. Il était enfin prêt, prêt pour vivre une autre journée de cauchemar et de violence.
Toute la cité d’Eiganjo était nerveuse et sous pression, chacun savait que l’attaque était imminente et qu’il fallait se tenir prêt à défendre des vies humaines. Les hommes s’affairaient dans les armureries, les écuries, les archeries mais ne se sentaient pas du tout rassurés en raison d’une brume éthérée, presque irréelle…
Le château lui aussi débordait d’activité, tout le monde courrait dans tout les sens mais cependant, dans les appartements privés de Konda, lui et ses généraux qui mèneront la bataille finissent de préparer et de mettre au point leur tactique de défense.
« Nagao, tu dirigeras les unités d’infanteries légères et rapides. Tu commenceras par une feindre une attaque frontale mais détourne tes troupes avant d’arriver au contact et contourne les pour les attaquer de côté cela devrait les perturber quelque peu. Lorsque leur attention sera relâchée, ce sera à toi d’entrer en action Kentaro, je te confie l’infanterie lourde. Tu devras faire un maximum de dégâts dans les rangs ennemis. Donne leur la peur de leur vie, qu’ils en aient envie de quitter le champ de bataille immédiatement. Nous ne devons montrer aucune pitié envers ces vermines. Quant à toi Takeno, tu couvriras nos troupes avec ta cavalerie ainsi qu’avec l’aide des chevauche-phalène. Je te confie aussi mes meutes de chiens dont ton préféré, Isamaru. Quant à moi-même, je serais sur les remparts de la ville avec les meilleurs maîtres hankyu de la cité ainsi que de ma garde personnelle d’hatamoto, parés à faire tomber une pluie de flèches, une pluie de mort. J’ai confiance en vous, je sais que je peux compter sur vous et que vous ne me décevrez pas. » ordonna Konda d’une voix grave et assurée.
« Oui seigneur, nous accomplirons notre devoir de vassaux et vous ferons honneur même dans la mort ! » répondirent-ils en chœur.
Les trois sortirent du château en direction du camp des troupes pour donner les affectations a chaque groupe. Il y eut encore beaucoup de remue-ménage dans toute la ville avant que les préparatifs soient complètement terminés. Le silence fut lorsque Konda fit son entrée. L’armée entière était en vénération devant lui mais pourtant il sentait ses hommes fébriles et angoissés. Il se rapprocha d’eux, avança jusqu’à une grande estrade et entama un discours pour motiver ses soldats.
« Vous tous, citoyen d’Eiganjo, êtes concernés par le problème que représente ces nezumi. Vous tous, devez vous battre pour défendre cette cité qui est vôtre, pour défendre vos vies et celles de vos proches ! La plupart d’entre vous ne sont pas encore samouraïs mais défendez votre cité, mourrez pour votre cause et peut-être serez vous digne d’être considérés comme tel ! Aujourd’hui, il s’agit du jour de la destinée, la destinée de tout Eiganjo repose entre vos mains. Ne manquez pas de vigilance et n’hésitez pas un seul instant à tuer vos ennemis car eux n’auront aucuns remords à vous trancher la gorge. Nos intentions sont pures, nos cœurs remplit de lumière et notre volonté est indomptable ! Quoiqu’ils puissent nous faire, nous leur rendront la pareille et ils recevront de plein fouet le jugement ultime des kamis ! Vous, guerriers qui avez entendu mon appel à la gloire, allez donc montrer notre férocité et leur montrer que quoiqu’il nous arrive, notre idéal est perpétuel. »
La liesse et le courage envahit plus que rapidement chaque homme, tous plus confiant et motivés que jamais, scandaient le nom de Konda et combien il était un grand maître pour leur ville bien-aimée.
L’armée fit enfin mouvement et sorti hors des enceintes protectrices, brandissant bien haut les étendards et les bannières de Konda, Seigneur d’Eiganjo. Les formations se mirent rapidement en place. Chacun de leur côté, Kentaro, Nagao et Takeno motivaient encore les troupes.
« L’épée n’est qu’un outil, c’est la main du samouraï qui lui donne la vie et la force d’ôter la vie de votre ennemi, n’oubliez pas ça ! » dit Kentaro.
Nagao, étant en première ligne, il se devait de montrer l’exemple et de gonfler encore plus les hommes à bloc :
« Levez-vous comme le soleil, restez debout comme la montagne, chargez comme le lion et mourrez en héros ! »
Soudain une masse noire et gigantesque surgit a l’horizon, l’ennemi était enfin arrivé. Des centaines de cors retentirent dans l’espoir d’effrayer les Hommes mais ils avaient encore en tête le discours de leur maître, leur volonté ne plia pas.
Le soleil était haut dans le ciel maintenant, illuminant les grandes plaines d’Eiganjo, aveuglant les nezumis.
Sur les remparts de la ville, un des archers voulut décocher sa flèche mais Konda l’en empêcha :
« Ne laissez aucunes flèches partir avant mon signal mais quand j’aurais donné le signal, ne laissez aucunes flèches en Eiganjo ! »
De gros et épais nuages vinrent couvrir la lumière, offrant ainsi la visibilité aux rats. Ce fut aussi le signal qui ouvrit les hostilités. Ils foncèrent à toute allure en direction de la ville, armes à la main avec une envie de tuer plus qu’évidente.
Certains d’entre eux remarquèrent qu’un drôle de nuage noir s’avançait rapidement sur eux. Konda venait de lâcher une première volée de flèches. Plusieurs autres suivirent. Les morts étaient plus que nombreux mais une parade fut vite trouvée. N’ayant aucun respect pour leurs morts, les nezumis utilisaient ceux-ci comme boucliers.
Nagao prit donc le relais et fonça droit devant lui, talonné de près par Kentaro. Takeno fermait la marche avec un peu plus de recul. Tout se passait comme il avait été planifié et les deux commandants de l’infanterie firent une percée chacun de leur côté dans les rangs des rats. La réaction fut rapide mais vaine car Takeno veillait sur ses compagnons de guerre. La bataille fut de courte durée et l’armée adverse pratiquement anéantie, seuls quelques-uns ont pu s’enfuir. Takeno en rattrapa un et le transperça de ses lames. Le rat ria et annonça fièrement qu’il ne s’agissait la que d’une troupe de reconnaissance et que la véritable armée nezumi allait débarquer sur le champ de bataille avant de rendre son dernier souffle.
« Reformez les rangs ! Retournez à vos positions devant la cité et plus vite que ça ! » hurla Takeno à tout les soldats.
Il fonça retrouver Konda pour lui annoncer la triste nouvelle. Celui-ci prit un air rassurant :
« Takeno, il faut tenir la position coûte que coûte. »
« Mais seigneur, nous allons nous faire massacrer si ce qu’il a dit est vrai. »
« Ne t’en fais pas, tout ira bien. Maintenant retourne à ton poste, les hommes ont besoin de toi et de ton soutien. »
« Bien… Je ferais selon vos ordres maître. »
Après avoir rejoint les troupes et vu leur piteux état, il commença à douter des ordres de Konda.
« Que pouvons-nous faire de plus ? Allons-nous donc tous mourir ici ? »
Il fut arrêté par Isamaru qui le mordit comme pour le ramener à la raison.
« Isamaru… je te remercie, je n’aurais jamais dû douter du seigneur Konda. Tu m’as redonné foi en moi. »
La trêve fut de courte durée, l’armée nezumi arriva et se rua directement vers le château sans aucune formation ou stratégie apparente. Ce qu’il restait des fiers samouraïs de l’Eiganjo se releva et parti à l’assaut, droit vers une mort certaine mais quelle ne fut pas leur surprise d’apercevoir au loin, poursuivant les rats, des centaines et des centaines de kitsune avec Oeil d'opale à leur tête ainsi que des cavaliers parcourant l’Eiganjo à dos de phalène venir se joindre en renfort à la bataille.
Cette vision redonna du courage aux samouraïs qui se jetèrent à corps perdu dans une bataille qui fut d’une violence et d’un barbarisme extrême. Le sang ruisselait sur le sol, des larmes coulaient le long des joues, des cris de douleurs éclataient de toutes parts.
La victoire appartenait à Konda mais à quel prix… De nombreux guerriers sont tombés lors de cette bataille, beaucoup gravement blessé…
La paix était revenue sur tout l’Eiganjo, mais combien de temps cela durera-t-il ?
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Voila, une petite histoire créée de toute pièces par mes soins, elle n'a aucun rapport avec la vraie storyline (de toute façon je ne l'ai pas lue ^^). Quelques dialogues sont en fait des flavor text retranscrit et un peu modifiés (ils ont été pris sur les cartes qui composent le deck).
J'espère que cette petite histoire vous aura plu. :)
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