Amis joueurs, bonjour !!!

Vous n’êtes pas sans savoir que Magic est un jeu de stratégie, de psychologie et… de hasard. A ce titre, et avant même de savoir ce qui va bien pouvoir sortir de votre deck, le hasard place ses premières banderilles dès la phase préliminaire du jeu de cartes proprement dit.
Pour vous remettre dans le bain, je vais faire un petit rappel chronologique de l’étape précédant le jeu proprement dit, étape durant laquelle à un moment X intervient le fameux : Vous pouvez commencer.
Viens d’abord une première phase, dite phase de Yo ! (à ne pas confondre avec la phase de Yaaa ! qui est une expression couramment utilisée pour la phase d’attaque) où les deux joueurs se présentent, échangent des banalités : Ca va? Ta sœur? Sympa ton prénom! Tu veux un autographe ? etc…

Puis vient la phase de Shuffle (ou mélange). Les deux joueurs mélangent leur jeu, le présentent à leur adversaire qui peut aussi le malaxer un peu avant de le rendre. Ici l’arbitre peut introduire une variante parfois humoristique (question de timing) dite du Deck check.

Enfin vient la phase du Le-plus-gros-choisit et c’est là que le hasard vous rattrape. C’est en effet à ce moment que les deux joueurs lancent un dé pour déterminer qui va ouvrir les hostilités, s’en remettant à Sainte Moule pour que le destin leur soit favorable, car à Magic: choisir, c'est fort!!!

Amis joueurs, nous voici donc arrivés à l’orée de notre article, au moment stratégique où, alors que votre adversaire n’est pas encore sur ses gardes, vous allez prendre sur lui un réel ascendant psycho -logique définitif. Lorsqu’il vous présente son dé, repoussez le d’un revers de main discret et proposez de jouer « ça » au PFC (Pierre Feuille Ciseaux) ou encore au RPS (Rock Paper Scissors) ou Ching Chong Chow en Asie. On parle également par erreur de Chifoumi (pour ceux qui connaissent l’excellente variante sur plateau)

Cette appellation cache en effet un jeu fin et intelligent, dont nous allons vous apprendre à connaître toutes les subtilités. Un jeu que beaucoup (à commencer par les arbitres DCI) prennent pour un jeu de hasard pur mais qui, à l’image de ses descendants plus connus, (le Poker, Magic…) est un jeu qui s’appuie sur une technique impeccable et une psychologie sans failles.
Et d’un coup, la donne est inversée, vous allez profiter de vos talents pour influer sur l’issue de la partie, faussant les statistiques à votre avantage et à l’insu du naïf persuadé qu’il joue à un jeu de récréation aussi anodin qu’un lancer de dé ou un jeu de pile/face. Diabolique, n’est ce pas ?

Le PFC plonge ses racines dans la philosophie extrême-orientale puisqu’il est à l’origine de tous les arts martiaux. En effet, il est établi que les principaux mouvements du kung-fu, le coup de poing (pierre), la manchette (feuille) et la fourchette (ciseaux) sont issus du PFC lorsque des joueurs auraient cédé à une pulsion violente et reproduit les figures de jeu dans un combat rapproché. Ciseaux

Pierre

Les valeurs sont donc communes : concentration, maîtrise de soi, réflexes, entraînement, connaissance de l’adversaire et ne tiennent pas du hasard. On pratique le PFC grâce au plus vieil outil que l’homme n’ait jamais possédé, j'ai nommé la Main. Comme il ne faut pas être amputé des deux mains pour jouer à Magic, vous devriez donc logiquement pouvoir également pratiquer le PFC.

La Pierre (ou Rock) La Pierre l'emporte sur les Ciseaux et s'incline devant la Feuille.

La Feuille (ou paper) La Feuille l'emporte sur la Pierre et s'incline devant les Ciseaux.

Les Ciseaux (ou scissors) Les Ciseaux l'emportent sur la Feuille et s'inclinent devant la Pierre.

Ces règles ne sont pas interchangeables ou modifiables en aucune façon, car elles tirent leur origine de l'essence même des symboles utilisés.
Le symbole choisi par chaque participant peut être réalisé indifféremment avec la main gauche ou la main droite, mais un parallélisme entre les deux concurrents est recommandé pour l'esthétique du jeu. Chaque participant doit choisir et réaliser son symbole en secret entre le début et la fin du compte (« 1-2-3 »), et ne saurait en changer au dernier moment. Cette pratique est sanctionnée par l'attribution à l'adversaire d'un point. Le PFC se joue comme Magic en 2 manches gagnantes.

En apparence, pour un ordinateur, Le Pierre Feuille Ciseaux est donc un jeu qui parait équitable, mais c’est sans compter le facteur humain qui est déterminant. L’anticipation, l’étude rapide du caractère de votre adversaire pendant la phase de Yo et de Shuffle va vous permettre de faire basculer bien souvent la balance de votre coté. Sachez décoder rapidement le premier symbole de votre adversaire pour trouver le gambit gagnant. Utilisez toutes les possibilités qui vous sont offertes, le regard, les indices, la rapidité et le bluff. Seuls les meilleurs obtiennent des résultats réguliers et les plus grands n’ont pas hésité à des moments cruciaux à se laisser tenter par une partie de PFC…

Certaines séquences sont appelées aussi gambit. Un gambit est une série de trois symboles utilisés dans un but stratégique bien défini. Nous vous en présentons quelques-uns ici pour bien vous faire comprendre la complexité et la richesse du PFC. L’analyse statistique de ces gambits met en évidence une nette réduction du facteur chance contre certains adversaires si vous les avez correctement « lus ». Exemple :

Il ne vous reste plus qu’à tester et pratiquer sans relâche n’importe où et avec n’importe qui. A défaut de gagner des tournois de Magic, vous vous qualifierez peut-être pour les championnats du monde donc voici quelques photos :

Accueil pros	Match par équipe
Kai Budde ???	World Champion and Gold Medalist Lee Rammage, Burlington, Canada (Team Everyman)

Vous ne serez pas dépaysés, même ambiance et mêmes arbitres (cf. la tenue) que dans un Pro Tour, les pom-pom girls et la télévision en plus, bande de petits veinards !!!!
Si vous désirez plus d’information, je ne peux que vous renvoyiez vers l’excellent site de la World RPS Society: http://www.worldrps.com/index.html. Vous y trouverez bien sûr les règles de base, des techniques avancées, des conseils pour analyser vos adversaires, les différentes écoles (de la Mystical School à la Chaos School), les Gambits d’ouverture, un entraîneur virtuel http://www.worldrps.com/trainer.html et les reports des championnats du monde.

Un dernier conseil, on vous croira certainement sans peine quand, pour tromper votre monde, vous affirmerez haut et fort que le PFC est un pur jeu de chance. Par contre, vous aurez toutes les peines du monde à convaincre un arbitre qu’à la place de splitter, vous voulez disputer la finale d’un tournoi de Magic au Pierre/Feuille/Ciseaux. Il vous faudra vous appuyer sur les arguments mentionnés ci-dessus pour lui expliquer que le PFC est tout sauf un jeu de hasard et qu’à ce titre, ce n’est pas une manière aléatoire de désigner un vainqueur. Bonne chance, j’ai essayé…