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A mort Tarmo !
écrit par Adrien P.  Une petite chronique pour clamer haut et fort à quel point cette satanée bestiole – j'ai nommé LE Tarmogoyf – et le pseudo phénomène de mode éponyme qui l'accompagne, sont susceptibles de provoquer chez moi une haine sanguinaire! Je vous propose un petit exemple pour planter le décor. Cela fait des années que je m'adonne à la triviale pratique de Magic The Gathering. Dans mon esprit, l'âme des cartes (non, je ne parle pas de yougillot) repose moins sur d'incessants tournois n'ayant d'autre optique que celle d'écraser les concurrents, que sur d'agréables parties jouées entre bons convives. Le tout alimenté, il est vrai, par une bonne dose d'espièglerie et de sournoiserie, parce que c'est quand même plus drôle d'humilier nos proches plutôt que d'illustres inconnus (soldats ou non)! En effet, j'apprécie tout particulièrement penser et monter des jeux autour de combos amusantes mais néanmoins perfides. De même je prise me retrouver dans une situation difficile et trouver les moyens de m'en extirper. Par ailleurs, je ne me soucie guère des formats et limitations classiques et joue sans réserve. C'est donc tout naturellement que la très large majorité de mes jeux sont construits dans une optique d'avantage ludique – qu'aucuns dénommeront « fun » – que compétitive. Néanmoins, si tant est que lesdits jeux devaient entrer dans un format, ils seraient alors estampillés Legacy ou Etendu eu égard à leur composition, et ce, même si bâtis à moindre coût. C'est alors qu'au cours d'une partie âprement disputée, un random malotru m'apostrophe: - Pfff, tu joues même pas tarmo, tu vaux vraiment pas un cachou! (sic) Me prend alors la subite envie de m'arracher un bras pour avoir quelque chose à lui envoyer au travers du cornet. J'ai bien envie de lui expliquer mon point de vue sur la question, mais je sens déjà que c'est peine perdue, aussi je désire ne pas gâcher ma salive pour expliquer au type en question que je buildais des decks alors qu'il était encore dans les couilles de son père, et préfère sagement l'ignorer (oui, l'amour propre, c'est important !). Mais une grande question demeure: pourquoi ? Pourquoi autant de décérébrés (sans rien de péjoratif pour les décérébrés bien sûr) LUI vouent-ils un culte si absolu, sans concession, aucune ? En prise avec la plus grande incompréhension, c'est logiquement que j'en suis venu à étudier la bête sous diverses coutures, cherchant vainement des éléments de réponse à cette problématique. Aussi, je me permets de vous faire part de ma modeste analyse comparative. Entrons donc dans le vif du sujet et approchons nous au plus près du véritable phénomène sociétal. Le Tarmogoyf est donc une créature de type lhurgoyf, ayant un coût converti de deux, à savoir un mana incolore et un mana vert, doté d'une force égale au nombre de types de carte des cartes de tous les cimetières et d'une endurance égale à ce nombre plus 1. Signalons au passage qu'elle est vendue pour la modique somme de 36 euros sur notre site au fond jaune pisse préféré (côte qui nous servira de référence pour la suite). La belle affaire ! Après avoir un peu observé comment la bête tournait, j'ai en déduit qu'en moyenne elle sortait souvent 2/3 dans les premiers tours, et qu'au bout de quelques tours supplémentaires, elle atteignait généralement 5/6. Or, j'ai pu noter qu'elle ne grossissait d'avantage que très rarement, et qu'à ce stade, soit elle n'était plus un insurmontable problème pour l'adversaire qui avait eu le temps nécessaire pour se développer, soit elle faisait l'objet d'un bounce quelconque. A noter enfin que, bien que récurrent dans de nombreux jeux extend et legacy, j'ai relevé que sa présence était la plus régulière au sein des decks dits « zoo » – grosso merdo un aggro rouge blanc vert – alors même que ces occurrences de couleurs possèdent déjà un bestiaire bien fourni en la matière. Ces divers constats demeurent toutefois mes propres observations empiriques, et je reste conscient qu'une étude similaire menée en d'autres lieux et en d'autres moments pourrait donner des résultats différents, mais peu probablement contraires. Soyons clair, je ne cherche aucunement à m'attirer les foudres des « tarmo-addicts » en rut. En effet, Tarmo reste à mes yeux une bestiole honnête, voire brave, mais très loin de mériter tout le battage dont il est l'objet. Pour illustrer mon point de vue, je vous propose de procéder à plusieurs comparaisons, limitées par les mêmes contraintes que celles évoquées plus haut, mais néanmoins représentatives (enfin du moins, j'ose l'espérer). En début de partie, à moindre coût :
Ainsi, en fonction des critères énumérés (et non seulement l'efficacité brute), il apparaît nettement que Tarmo souffre grandement de la comparaison avec de vulgaires félins et primates. Notons qu'en outre d'être plus facile à invoquer, le minou et le macaque bénéficient souvent de leur puissance optimale immédiatement grâce aux ravlands qui traînent un peu partout. Dans une autre optique, les premiers ont la qualité de commune, ce qui d'une part leur ouvre grand les portes du peasant et du pauper, et d'autre part permet aux joueurs indigents de pouvoir batifoler malgré la vacuité de leurs bourses. A coût équivalent :
Il apparaît ici que, potentiellement plus puissant, Tarmo reste moins agressif en première main. Le kavru et le loup peuvent être respectivement joués en pauper et en peasant. En outre, le défaut du kavru, à savoir la nécessité de renvoyer une créature rouge ou verte dans sa main, peut se révéler être un avantage, notamment avec des créatures dotées d'effets d'arrivée en jeu (au hasard, kavru languefeu ou encore maraudeurs keldes). Enfin, le bataillon de Talara, certes onéreux à l'achat, sort directement en tant que 4/3, et surtout est livré avec une capacité d'évasion, contrairement à notre sujet d'étude. En milieu de partie :
Certes le blastoderme (et par extrapolation le calciderme) est plus lourd à jouer, mais il demeure néanmoins une commune pour le moins brutale. En effet, et contrairement à Tarmo, il est pourvu du linceul, capacité particulièrement horripilante est très efficace, particulièrement contre les decks contrôle avec pas ou peu de créatures contre lesquels il devient un poison souvent létal. Ainsi, il ne pourra aucunement être – entre autres – terrorisé, terminé, renvoyé dans son pays ou encore acheminé vers l'exil. Par ailleurs, le fait qu'il ait l'évanescence constitue un défaut somme toute très relatif, dans la mesure où en pratique, il a quand même le temps de coller trois charges, soit la bagatelle de 15 blessures... Ces multiples comparaisons ne seraient évidemment être exhaustives, et la possibilité d'en trouver d'autres plus pertinentes (notamment en fonction des formats) semble indéniable. Quid des récents thoctar laineux, gargantuesque nulletrace ou coatl aux écailles de sapience ? Je répondrais à ceux qui me reprocheraient un coupable manque de rigueur que cette modeste étude vise simplement la tentative de compréhension d'un phénomène de mode, et ne cherche pas à vous plonger dans une profonde léthargie! Tout ceci pour vous dire que malgré l'avoir envisagé sous toutes ses coutures, je n'arrive décidément pas à comprendre la popularité quasi-mystique du Tarmo, de même que le phénomène étrange qui incite une proportion non négligeable de joueurs à l'intégrer coûte que coûte dans leurs jeux, quitte à splasher vert expressément pour ses beaux yeux. J'ai même envisagé un moment que cela pouvait être du à la beauté graphique de l'animal, au vu de la flagrante élégance de son illustre aïeul le Lhurgoyf. Mais non, rien à faire, Tarmo a visiblement été dessiné par les pieds de Justin Murray! Enfin, et pour tous ceux qui n'auraient pas saisi le fond de ma pensée, je conclurai sur cette maxime: A MORT TARMO !  |
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