Tout a commencé il y a de cela plusieurs mois, lorsque WOTC nous a annoncé la localisation du Grand Prix 2008 en France. Quel ne fût pas notre bonheur de découvrir qu'il avait lieu dans la plus belle ville du monde ! Enfin... Pour être tout à fait exact, l'évènement se déroulait chez Mickey.
La proposition de canard99 se joint alors à l'engouement général : un bon plan punk avec un logement à la clef dans le gîte du groupe Shalana Aroy (http://www.myspace.com/shalanaaroy). Nul besoin de réfléchir à partir de là, nous nous devons de participer à la fête. Ce qui forme alors l'Open The Book n°6 regroupe des magic-villois de toute la France. La East Coast, la West Coast, quelques nordistes et les lyonnais seront présents. C'est ainsi que débute cette histoire.



JOUR -1 : Vendredi

Rendez-vous à 17h à la Noria. Très bien, me voilà donc parti le sac sur l'épaule et à la recherche du bus qui doit m'emmener vers les tréfonds de l'enfer que sont les landes stériles des Yvelines. Déchatte, je tombe pile sur un horaire de sortie de cours dans un patelin paumé et le véhicule est bientôt bondé de pré-pubères qui crient et prennent de la place. Tant pis, je prends un air savant en lisant Le Monde et une vingtaine de minutes plus tard mets pied à terre devant la gare de St Remy. L'arrivée à la Noria se fait sous les cris (de joie) de canard99 et la triste scène de keating violant Rompeprop, en legacy. Asterix est également présent et prend un malin plaisir à battre un gamin de 11 ans au ping-pong... Ce brave sport à raquettes va d'ailleurs nous priver de foot puisque le gymnase municipal est occupé pendant toute la soirée pour un tournoi. Une bonne façon de dire que la mairie n'a pas envie de réparer l'éclairage une seconde fois. Éclairage qui, pour ceux qui ne seraient pas au courant (jeu de mots !), a été saboté par Keating au pied d'or au cours du précédent Open The Book à Paris. Cette même personne me force à agresser quelqu'un au téléphone, une sombre histoire de dette impayée et d'arrachage de piercing. Après cette vivifiante entrée en matière, j'apprends que les Nantais et le gang de Strasbourg arriveront plus tard dans la soirée. Nous les retrouverons donc chez nos hôtes. L'un deux, Alex, vient justement nous accueillir et nous guide jusqu'à la maison. Sur le trajet il est difficile de ne pas remarquer la présence incongrue d'un saucisson attaché au rétroviseur. Cela diffuse un agréable parfum de charcuterie dans l'habitacle. Keating fait preuve de son mauvais goût en essayant de nous infliger du Kid Rock...



Quelques minutes après nous découvrons le gîte, qui en fait s'apparente plus à une maison où on peut loger, dans un terme de continuité, une demi douzaine de personnes. Alex a l'air un brin étonné lorsqu'on lui annonce que nous serons une gentille vingtaine de mâles à squatter sa collocation. Heureusement il dispose d'un studio d'enregistrement où pourra dormir une bonne partie d'entre nous. Un petit apéro, puis rencontre avec le deuxième type, Cédric, pendant que le premier part et que keating et canard99 vont prendre un second apéro chez gremag.
Discussion, cuisine fine composée de pâtes au reblochon et à la sauce tomate. On se cale ensuite en jouant du legacy et écoutant du puissant Pantera. Nous attendons avec impatience le retour des poivrots et l'arrivée imminente des furtz, tout en parlant musique et philosophie. Nos deux joyeux lurons rentrent de chez gremag avec lequel ils ont pratiqué le Wagic, et font la gueule en voyant qu'on a saigné le fromage. M'appelle alors Talisker, que j'ai déjà essayé de joindre pour savoir où il se trouvait, qui m'explique qu'il se rend vers l'Yonne. Je lui expose que non, Yvelines (78) et Yonne (89) c'est pas la même, et que Romainville n'est pas la ville dans le 94 ni le nom du mec chez qui on dort, sinon le nom du bled (lieu dit ?) où on passe la nuit.
Après plusieurs autres coups de téléphone et un co-pilotage avisé de Cédric, retentissent dans la cour les doux sons du ruissellement des graviers et du ronflement de moteur.

C'est à partir de ce moment que la connexion avec la réalité est perdue.


Retrouvailles émues avec ce brave Talisker et bienvenue aux hommes de l'est. N'ayant pas négligé le fait que quelques poivrots seraient présents, plusieurs bouteilles passent de-ci de-là, ce qui permet à keating et rompy de donner libre cours à leur imagination en racontant un monceau de conneries assez faramineux. S'immiscent alors dans la soirée des êtres irréels, que dis-je des demi-dieux qui à partir d'aujourd'hui éclairent ma vie quotidienne de leur aura. Souvenirs de canard se prenant un warning 'alcool' pour avoir entreposé des bouteilles de liqueur sur la table, ou encore en train de se faire DQ d'un side event pour avoir décidé de la finale de celui-ci au PFC... Tout cela raconté devant la cheminée, avec une verre de whisky dans la main et un Cubain entre les dents.
La dose d'alcool dans le sang commence à être correcte quand arrivent les nantais. On retrouve Quaker et Tieu, on revoit lordroro et découvre des nouveaux (Szut, Jeezoo...). Pour la petite histoire Keating a encore oublié la casquette de Tieu... Les bretons ont quant à eux eu l'excellente idée de ramener du chouchen !
Ce dernier, couplé à quelques autres liquides, a un effet désastreux sur Rompy que l'on retrouve en train de gerber dans le jardin (ce qui amuse particulièrement Tieu et Keat').
Puis vient l'heure d'aller se coucher. Je me retrouve à dormir à même le sol dans la salle de bain avec Talisker.¹

Peut commencer le jour 1.


JOUR 1 : Samedi

Je me réveille avec une gueule de bois sévère, des relents de miel et autres joyeusetés dans la bouche. Je m'aperçois qu'en fait c'est Quaker qui m'a tiré de mon sommeil, me marchant dessus pour aller se doucher. Il essaye tant bien que mal de mettre en avant ses attributs virils avant de comprendre qu'il est en présence de deux hétéros. Cachant sa déception, il se douche fissa avant de repartir en lançant la philosophique :



Moi-même me brosse les dents, coup de déo, je me sape et monte dans la voiture nantaise.

Après une petite heure de voiture en compagnie de Rompy qui m'exprime le fait que je n'ai simplement qu'à ouvrir la fenêtre pour qu'il passe la tête et vomisse (ce qui est pratique car il est assis au milieu et c'est une ouverture manuelle), nous arrivons au lieu du tournoi. Notre brave lyonnais impressionne tous les magiciens avec sa serviette de bain autour des épaules. Quel homme.
On s'inscrit rapidement, je prends quelques photos de Rompy en table 1 tant qu'il en est encore temps, et bientôt on se rend compte qu'en fait il y a deux salles (une par bracket). Et là, c'est le drame. En effet, on dispose d'une part la salle très classe du rez de chaussée, que certains ont déjà pu visiter au CDF 2006, et d'autre part some kind of parking aménagé qui à côté de l'autre pièce fait figure de cave autrichienne. Et bien entendu après les appareillements, il s'avère que Talisker, Rompy, szut et mon humble personne² se retrouvent dans cette salle.


Je me rappelle pas vraiment de ce que j'ouvre, mais on me passe des bons trucs comme Broodmate Dragon, Bull Cerodon ou encore Realm Razer. En gros, comme 60% de la salle, je joue Naya. Sauf que je fais un double splash pour le Rhox War Monk et Fire-Field Ogre. Malheureusement je n'ai que trois anti-bêtes.
Je gagne la première ronde avec mes grosses créatures qui font le café. Je tombe sur un sympathique autrichien à la deuxième. Il a eu le bonheur de recevoir 2 Hellkite Overlord et une chiée d'anti-bêtes, couplés à ce qui faut en Naya. Je perds la troisième ronde, dont je ne me souviens absolument plus. Mes espoirs de jour 2 sont donc promptement anéantis.
Je rencontre Talisker qui m'avoue avoir perdu une game sur le hibou 2/1 deathtouch qui lui a quand même collé la modique somme de 20 dégâts. Ce genre de nouvelle a le don de me faire retrouver le sourire !

Je gagne successivement les quatrième, cinquième et sixième rondes grâce à mon talent inouï. Mais je perds la septième, j'estime alors qu'il est temps de dropper en finissant à 4/3/0 (je précise pour ceux qui ne suivent pas). Je rejoins le casseur de bites national et j'assiste au plus beau play du week-end :

Talisker a Broodmate Dragon et son token ainsi qu'une random bête au sol. C'est à lui de jouer, full tap et balance le Realm Razer. Le type en face prend ses 6 manas, la bête arrive en jeu et attention les yeux : double Branching Bolt qui tue le dragon, le Razer et l'autre créature au sol. Magique. Mais ça ne s'arrête pas là !
Effectivement, Talisker posant le Mosstodon, l'autre répond avec Rakeclaw Gargantuan. Arrive alors la série des rings. Oblivion Ring sur le Mosstodon. Ring sur le Ring. Puis Ring sur le Ring de Tal'. Un Jund Charm rase la table. Puis, l'adversaire a la bonne idée de piocher Necrogenesis. Il arrose la table de tokens et en dernier recours pioche Resounding Thunder.
Le furtz arrache quand même le draw (ou plutôt se le fait arracher) à la troisième manche.



Magic vend du rêve !

Je me rends ensuite dans l'autre salle, histoire de voir ce que font les autres. Je rencontre Anonyme1, qui est à 6/0/0. Quaker a le même score, et je commence à me demander si la salle stylée est pas un poil buggée. Mais comme faut pas aller trop loin non plus, ils perdent les deux suivantes et anéantissent leurs chances de jour 2. C'est moche. Notons toutefois le fairplay remarquable de Quaker qui, n'ayant aucune chance de passer à 7/2/0 (faute de bye), concède à son adversaire en dernière ronde qui finira 64ème. Si c'est pas beau ça !


Je tombe sur Coluche qui réussit à faire 6/3/0 avec 3 byes, en se faisant (d'après ce que j'ai compris) latter les couilles 2/0 lors de la dernière ronde alors qu'il passait au goal average. Il déposera sur le paper une signature très spéciale...
Anonyme1 nous gratifie de son gilet Magic, l'offrant à canard qui le revêtit de suite. Cela amusera beaucoup les arbitres et en laissera certains perplexes !


J'ai juste le temps de dire bonjour à mastman qui s'enfuit vers d'autres contrées... Puis le premier jour de ce tournoi se termine.
Il est temps alors de courir partout parce que merde on n'a pas assez de voitures et va falloir rentrer en train et en fait non Talisker ne sait pas compter donc c'est bon on a assez de places et finalement je retourne chez canard avec les nantais, en passant par Dysney Village. Sur la route on me critique encore comme quoi je connais pas la route alors que je suis pas de la région, mais nous parvenons enfin à rentrer à la maison de canard.
Car en fait il y a la blague du jour : on n'a pas les clefs du gîte et nos hôtes n'y sont pas. Les lyonnais vont gentiment récupérer la majeure partie de nos affaires tant qu'il en est encore temps, mais ils oublient quelques détails. Nous aurons le bonheur de rendre une visite matinale aux musiciens !

Canard le magnanime propose donc sa maison (vide) en hébergement pour la nuit, avec la possibilité de prendre une douche. Cette dernière est une véritable bénédiction !
Il est temps de faire de beaux rêves...



JOUR 2 : Dimanche

Je me réveille épanoui, avec deux fois plus d'heures de sommeil que dans la nuit précédent. Et surtout, je suis frais. Et ça tombe bien parce que comme je l'ai mentionné ci-dessus, nous nous rendons avec trois nantais et canard chez nos gentils hôtes pour récupérer some stuff. Bien entendu, la maison est plongée dans un silence d'or. Après une escalade périlleuse et tel un Roméo du XXIe siècle, notre poivrot magicien tape aux carreaux de la chambre et nous permet de retrouver nos biens. Un grand merci à Alex pour s'être levé (sans faire la gueule qui plus est).

Nous retournons sur le fief de canard, et lui adressons un sincère au revoir puisqu'il reste chez lui, au lieu de se rendre chez Mickey. Sur le chemin menant à Dysney, les biscuits bretons de quaker sont les bienvenus et font office de petit déjeuner. Arrivés sur place, il est temps pour certains de s'adonner aux plaisirs du Troll à Deux Têtes et pour d'autres (soit Keating, Rompy et moi-même) au puissant format qu'est le Legacy.
Les deux lyonnais ont deux decks à me prêter. Le premier est un Weenie White avec des cartes telles que Maîtresse de glaive Aurioke... Et là je me dis que non, faut pas aller trop loin quand même. L'autre est un Ad Nauseam mono noir. Pour résumer, tu gagnes si t'as la chatte. Sinon... Pendant que je vais m'inscrire, Rompy liste mon deck (notez, c'est important pour la suite). Nous montons ensuite un puissant side contenant entre autre Hypnotic Specter, une Faille planaire et autres joyeusetés qui en fait sont juste là pour faire 15 cartes. On commence à jouer.

Je rencontre un Elves/Survival en première ronde, contre lequel je sors tour 1 lors de la manche d'ouverture. A la seconde je mulligane à 5 (avec une main de merde) me semble-t-il, un Armaguedon (!) bien placé me casse mes 2 marais qui, quelques tours plus tard, m'auraient fait gagner. Je me rends compte alors que ce serait pas mal de désider le playset de Pact of Negation. Whatever je garde une main moyenne à la 3 mais ça suffit pour gagner. Je réalise que ce serait sympa de performer en legacy, je me vois déjà rising star du format avec masse points pour la CDF et ma decklist sur LF.
Seulement, la deuxième ronde pointe le bout de son nez. Et comme par hasard je tombe sur Rompy. Celui-ci, en plus d'avoir un match-up de porc contre moi (à savoir Faerie Stompy), s'est permis de mal lister mon deck en mettant 8 Messes de la Coterie MD et en oubliant une Bénédiction de Gaia en SB. Une vile méthode pour me voler une partie puisque je prends logiquement mon game lost, et qu'il me roule dessus ensuite. S'pèce de connard va !
Troisième je tombe contre Burn qui en fait est pas très cool quand tour 3 tu peux partir en combo mais genre Ad Nauseam ça fait perdre pas mal de pv et t'es à 7. Je perds la 1, gagne la 2 et perds la 3 au tour près, :sob:.



Enfin quatrième ronde je rencontre un Pikula, le deck vraiment très moche (en même temps je suis à 1/2) mais qui me déroule quand même. Je drop alors à 1/3, bababa deck de merde pas de chatte tout ça. Mes rêves de gloire et de fortune s'effondrent...
Ca me laisse le temps de voir Keating et Rompy dropper aussi misérablement une ronde plus tard et se barrer en juifs sans me dire au revoir !


Pendant ce temps, les trolleux ont eu le temps de faire une ronde. Je me ballade un peu, arpentant les couloirs et saluant Coluche, qui m'apprend que le top8 est bien parti pour être peuplé de 'randoms'.
Le temps passe vite en cet après-midi d'automne, et bientôt j'apprends que les hommes de l'Est s'en vont également. S'en suivent des adieux déchirants avec Talisker qui en profite pour me mettre un bourre-pif. See ya !
On discute de ci, de là, on vide son portefeuille pour un draft infâme ou je sors pas mes anti-bêtes toussa, et un chocolat chaud qui ressemble vaguement à de l'eau chaude chocolatée mélangée à du café. Puis c'est au tour des nantais de partir...

J'erre dans le hall du tournoi, où bientôt les arbitres commencent à ranger les tables et où le top8 est suivi par une une dense foule d'une douzaine de personnes. Juste le temps de voir le money draft mtgfrance vs randoms italiens, avec un Coluche en grande forme qui topdeck comme un chien du style 'Putain j'ai le pinger sur table obv je pioche l'équipement deathtouch ça fait le café'. Ça crie de partout et ça se finit par un hold-up français.

Soudain la nuit tombe et il est temps pour moi de rentrer au bercail, après ce tournoi exténuant. Je remercie encore nos hôtes pour leur hospitalité et leur gentillesse. Canard pour avoir organisé tout ça alors qu'il était à quelques centaines de kilomètres de Paname, Rompy pour avoir gerbé, et enfin toutes les personnes présentes pour leur convivialité et leur bonne humeur.
Les seuls regrets qui se hissent péniblement sont d'abord le manque de coups de fil du vendredi soir (comprendra qui comprendra), ensuite le fait que Rompy n'ait pas vomi sur son adversaire samedi.³

Ce fut une fois de plus un très agréable week-end et ce sera à refaire dès le prochain event ! D'ici là, gardez la forme et surtout n'oubliez pas que Magic c'est pas seulement du tapage de carton, mais également l'occasion de voir, revoir et rencontrer des gens de toute la France, ce qui en fait bien plus qu'un simple jeu de cartes !

A plus !


PS : C'est un hollandais qui a gagné. Le report de WotC.

¹ : Ainsi que d'autres certainement, que j'aurais oublié (et je m'en excuse)
² : Ce qui n'est pas la pire compagnie, entre Rompy bourré et Keating l'inépuisable
³ : "Warning : puke on his opponent ?"