Dominarian Psycho
Concours Saint-Valentin 2008
écrit par Canard99


      Quelque part dans Dominaria se trouve un royaume méconnu qui abrite entre autres bizarreries un château désert. Au sommet de la tour la plus haute se tient fièrement un drapeau blanc avec 3 points rouges sur son milieu. Personne ne sait d'où vient ce drapeau ni qui l'y a mis, et c'est d'autant plus bizarre que le drapeau de ce royaume est blanc immaculé. Un jour en ballade, le roi aperçoit le château, et est surpris de voir que 3 points rouges viennent tâcher le drapeau censé représenter son royaume. Il décide de s'arrêter pour rétablir le drapeau qui se doit d'y figurer. Au début tout va bien : il rentre dans le château, les escaliers sont un peu abrupts mais tout semble normal. Mais soudain les murs se mettent à se mouvoir et des épines sortent de partout. Il se bat, se blesse, mais arrive néanmoins à se défaire de ces agressions et arrive au sommet de la tour. Dans un dernier effort surhumain il enlève le drapeau maculé de rouge pour mettre celui qu'il avait apporté à la place, juste avant qu'une force immatérielle ne le défenestre. Avant de mourir, le roi lance un dernier regard sur le drapeau. Sur son drapeau blanc se trouvent 3 tâches rouges à l'emplacement des 3 points du drapeau précédent...



J'hésite. Pour les bijoux c'est facile. La couronne royale bien sûr et une chaîne d'argent massif en mailles doubles alternées de Van Karn & Arpels mais les effets... J'hésite en parcourant la pile : une tunique en soie blanche de chez Pixie Queen, coupe épurée et sublime pour un emploi du temps ordinaire, une blouse en mousseline de soie gris clair agrémentée d'un passement grenat d'Aysen Community pour une mise classique et austère ou une toge de lin brodée de soies polychromes de chez Coalition Victory pour un port qui suscite l'admiration.

Mudjeli, qu'avons nous aujourd'hui ?

Vous commencez la journée en tierce, par un office en hommage à l'ordre perdu de Jarkeld, célébré au grand temple de Kjeld devant un parterre choisi de religieux, de mages de la nouvelle école de l'inapparence, de courtisans et de marchands fortunés.

Bien. Dois-je parler à cet auditoire aussi hétéroclite que navrant ?

Oui votre Majesté. Votre discours est sur l'écritoire.


Sur le petit meuble en ivoire de gargouille sculpté et patiné comme un vieux masque est posé bien à plat un magnifique parapheur Transfert en vipère d'Ohran blanche. Je me penche.

Voyons... Mmmm...

- " Les dieux ont créé le monde pour tous et pour que tous partagent un monde d'Amour et de Justice. Quelque chose doit être dit et fait pour rétablir cette vérité car l'homme éprouve une très grand difficulté à comprendre le sentiment de la responsabilité, c'est-à-dire du bien et du mal et moi, Darien roi du Kjeldor, protecteur des marches d'Arshe, grand commandeur de l'ordre de la torche sacrée, je suis ici pour dire la loi. La loi qui est, en elle-même, l'expression de ce que les Dieux requièrent pour les hommes...


Oui... pas mal comme préambule. Je retourne le feuillet et je lis quelques lignes au hasard.

- " Ce qu'ils voulaient, c'était rester fidèles au Kjeldor. Il ne leur était pas concevable de séparer la foi en leur chef Jarkeld de l'attachement au Kjeldor et pour eux, l'obéissance était la garantie indéfectible de... La crainte étant qu'en s'écartant des idéaux que sont la sagesse, la générosité et la fidélité, ils trahissent leur serment d'homme libre et malheureusement l'expérience l'a démontré.... blablabla... etc...

Très bien. Qui a écrit cela ?

C'est moi votre Majesté.

Parfait Mudjeli. Ensuite ?

Ensuite, vous avez la cérémonie de la Dime dans la salle blanche puis vous continuez par la présentation des petits orphelins de l'hiver. L'après-midi vous recevez les...

Attends ! Les orphelins de l'hiver. Je vais encore me farcir ce défilé de gamins aux pieds bandés, aux mains sans doigt et aux lèvres grises et bouffées par le gel qui vont venir mendier quelques bénéfices pour l'Ordre de l'épicéa.

C'est cela Majesté.

Et avec eux, il y aura cette sale chaudière à pines de Salirka.





Je le crains Majesté. Elle préside l'Ordre de l'épicéa qui offre charité et d'assistance aux miséreux et à ce titre elle...

Elle préside. Elle préside ! La salope !!! Elle s'arroge le droit de dégueulasser ma salle d'audience avec son armée de petits loqueteux puants et accessoirement sa charité à elle, c'est de se faire lécher la chatte par ces mêmes petits loqueteux. Ce doit d'ailleurs être pour cela qu'ils ont tous la bouche aussi vilaine. En vérité Mudjeli, c'est moi qui suis charitable de la recevoir, elle et ses petits broute-minets. Mais elle a de la chance, je suis charitable. Charitable et bon. Tel est le devoir des rois du Kjeldor.

L'après-midi, vous recevez l'ambassade de Rhun pour préparer l'entrevue du drap blanc et le soir vous avez le bal protocolaire dans la grande salle des Hauts de Kher.

Ah oui ! Le bal des soupirantes. Fais-moi préparer quelque chose de tendance, un dress-code noir et or. Disons du "grand chic sobre" comme à l'époque de Lim-Dûl mais sans l'aspect sévère et ringard. Tu vois ?

Non Majesté. Je suis désolé, je ne vois pas.

Ahaaaaaa... tu ne vois pas !!! Je ne disais bien qu'aujourd'hui était un jour d'exception : mon chambellan a failli me paraître efficace. Le bon goût, la distinction, l'élégance, cela te passe au dessus de la tête. Tu es bien un bon con de zhalfirin. Houba-houba le singe !!! La civilisation n'est pas encore arrivée chez ton peuple de moricauds. Je veux du rétro-moderne : mon pourpoint court noir de jais avec double boutonnage et manches larges et bouffantes de chez Phyrexian Tribute. Tu veilleras à ce que les épaules soient bien rembourrées. Avec ça, tu prépareras un surcot long en renard arctique et des chausses épaisses en mohair gris, ça pèle dans ces grandes salles et je n'ai pas envie d'avoir les burnes comme une congère macabre. Je veux aussi mes bottes de gala en peau d'Allosaure, celles qui me moulent les mollets et une cape de l'Ordre de la torche sacrée, le modèle pourpre de phalangiste avec des broderies à floconnade mordorées. Tout cela doit être parfaitement propre et repassé quand je sortirai de Complies. Tu donneras des ordres précis à la chambrière jotün ; entre primates vous devez vous comprendre.

Bien Majesté.

Maintenant barre-toi et appelle mon visagiste. J'ai la peau du visage qui se craquèle à cause de toi !


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Je suis assis dans la salle des négociateurs avec la délégation du royaume de Rhun. L'ambassadeur est juste en face de moi, de l'autre côté de l'immense table Chromium à plateau circulaire en veine de cristal crée spécialement par Starke (encore un rajhi qui a réussi dans le design). Il est vêtu d'un boubou ocre Azmira très luxueux, avec les manches festonnées d'une descente de lapis-lazulis et de petits rubis comme c'est la mode dans le Sud. Je ne suis pas sûr de reconnaître le tissu mais j'ai l'impression à la manière dont il tombe sans faire de plis que c'est de la frémisoie. Il porte aussi au cou un gros pendentif de sombracier qui jure atrocement avec les teintes chaudes de son vêtement mais il faut bien que les diplomates sacrifient parfois leur élégance à la nécessité de leur mission. Et il parle, ce brave pantin :

" Nous savons tous Sire, qu'il est de la plus haute importance que nos deux royaumes prospèrent ensemble, comme deux frères vivants sous un même toit sont aimants et respectueux l'un de l'autre. Nous savons aussi que l'état de paix est le seul qui puisse garantir une pleine et entière...

Il est juste en face de moi et il parle de paix. Toute l'assistance, les pairs, les dignitaires, les juristes et jusqu'au dernier des ramasse-miettes me regarde et guette mes réactions. Et moi, je regarde ce mec avec sa gueule de caramel mâché qui me parle de paix. Je le regarde mais je ne l'écoute pas. Je m'en branle. Là, ils ne s'en rendent pas compte mais tout est silencieux dans ma tête.

" Nous savons que votre Majesté êtes garante de cet état de paix comme vous êtes aussi le symbole même de la sagesse et de la bienveillance du peuple kjeldorien envers ses nombreux voisins. Je dirais même que vous vous placez au dessus de...

Oui, c'est vrai, tout est silencieux dans ma tête. Rien ne bouge sur la frontière de mon esprit que traversent les montagnes de leur persévérance. Les rideaux satinés de gouttes en mox pearl qui faseyent devant les fenêtres sont certifiés P9 véritable. Les tentures superposées derrière le ventriloque qui continue de déblatérer sont des batiks tissés à la main de chez Outpost et représentent des tarpans galopants dans un paysage de neige. Sur la table, la grande coupe de cristal de quartz rose qui contient des fruits d'afiyas est une merveille de chez Diamond Faerie...

" La paix a été faite et il nous faut maintenant l'entériner sur le principe de la parole donnée grâce à une symbolique forte : celle du drapeau blanc qui est le drapeau du Kjeldor mais aussi, en cette occasion, celui du royaume de Rhun, celui des hommes, celui de la paix. Et c'est en réunissant les hommes de bonne volonté que...

La paix, la paix... Fous-moi la paix ! Oui, fous-la-moi-bien-profond-dans-le-fion, qu'elle redevienne ce qu'elle est vraiment : un étron, un gros tas de merde chaude qui pue comme vos faces de macaque de rhuniens. La paix ! Je suis pour la paix. La seule, la vraie, la paix intérieure qui protège l'esprit de toutes les tentations, celle qui écoule le trop-plein de pensées par le trou vague quand les parfaits se lèvent et tendent les bras vers moi, quand les innocents s'agenouillent et pleurent sur leurs pieds gelés, que le corps de Gwen oscille sous la potence comme le pendule du menteur...

" Nous savons tous que c'est vous, Majesté, qui avez fait cette paix et c'est une grâce. Et nos royaumes respectifs ont besoin de la force et de la volonté de leurs souverains pour l'accomplir pleinement et totalement en s'appuyant sur l'amour et la discipline corrective que vous apporterez à votre peuple reconnaissant. Ce qu'il faut, c'est d'abord, dans la pratique quotidienne de nos devoirs sur la terre, penser à la paix, penser à la...

Bande de cons. Je crois qu'il va me falloir quelque chose de fort ce soir.

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La musique parvient jusqu'à la galerie des Aezirs. Mes pas sonnent les cloches et j'avance en planant sur les accords étouffés de la marche des capitaines célestes réarrangée pour l'occasion en valse lente. Pour ce soir, j'ai demandé à l'herborisateur royal de me concocter son élixir de mesca, une drogue sensorielle de surface qui exagère la réalité au lieu de la déformer, un truc acceptable pour le cerveau moyen et qui ne fait pas disjoncter mes lobes frontaux. Pour l'instant, son seul effet est de me filer la prescience que je vais entrer en phase dure. En m'approchant de la porte d'entrée, ma cervelle commence à bourdonner de vibrations brutales et mon visage devient un masque de sueur froide. Peu importent les détails, ce que je sais à coup sûr, c'est qu'il va se passer quelque chose de féroce et moche et que je ne vais pas y échapper. Je pousse les portes... Le héraut de bal lève sa crosse d'office, un coup de tonnerre explose dans mes oreilles: "Sa Majesté Darien, roi du Kjeldor". Je plonge dans la foule arrêtée comme un gladiateur dans une lutte solitaire. Je suis dedans. Point-blank range...

... il y a trois femmes à la peau brune à quelques mètres de moi. Elles parlent, discrètes et semblent guetter le comportement de chacun des participants. L'une d'elle surtout me tire les globes oculaires hors des orbites et je sens un écheveau de pulsions sanguines se tisser sur mes tempes à chaque fois que je la bouffe des yeux. Elle a une sacrée carrure, pas grosse mais baraquée sous tous les angles avec des épaules nues et rondes, de longs bras musclés, une mâchoire arrogante et forte, une chevelure aux boucles longues, emmêlées sans ordre dans une résille blanche et une poitrine aux dimensions supérieures sanglée dans un soutien gorge orné de plumes d'orfraie argentée. Elle porte sur le rebond des seins une parure spatule de diamants du ciel, un truc tape-à-l'oeil de chez Galiva, le joaillier de la famille impériale. Cela scintille à souhait et c'est beaucoup mieux que de l'or pour se faire remarquer. Je ne sais pas si c'est mon corps ou mon cerveau qui la revendique le plus mais la musique, les danseurs-automates et leurs conversations disparaissent irrésistiblement à la périphérie de ma conscience et je glisse dans un asile spirituel dont elle est le centre aphrodisiaque. Je m'approche. Elle s'incline. Je lui présente obligeamment mon bras droit au poing fermé sur lequel brille l'anneau de froidacier, le sceau royal du Kjeldor, un truc à plus de carats qu'elle n'a de plumes autour des seins. Elle me fixe avec des yeux de salope magnifique et cela me fait le même effet que si elle me tétait la queue avec ses lèvres trop pleines. Nous dansons. Je sens sur ma poitrine la poussée de ses deux globes ronds et fermes et dans les entrelacs de sa jupe-pagne en cuirgemme mes jambes frôlent deux colonnes de chair lisse et tiède. J'attaque.

De quel royaume êtes-vous ?

de Rhun. Je suis Alziria de Rhun, princesse de sang par alliance avec le duc de...


Je la coupe : Vous êtes venue avec l'ambassade. Vous êtes donc un bon parti ?

Oui. Un excellent. Êtes-vous tenté ?
me dit-elle en se rapprochant de moi.

Doucement ! dis-je. Vous oubliez que je suis veuf.

Il y a un proverbe au royaume de Rhun qui affirme qu'un veuf qui se remarie vite rend hommage à la femme qu'il vient de perdre.

Vraiment ! J'ai fait pendre la mienne parce qu'elle me trompait avec mon petit frère. Je ne sais si elle a besoin d'autres hommages.


Elle a un sourire qui la fait ressembler à un nishoba arctique et vient se coller à moi. Et à voir ce qu'elle fricote avec son châssis, ce n'est pas difficile de voir ce qu'elle a dans le crâne.

Je ne sais pas si je vous répugne Majesté mais en Kjeldor vous semblez toujours un peu froid avec les étrangers dit-elle en essayant de m'enlacer toujours plus serré.

Kjeld !!! Je suis tout de même plus costaud qu'elle et je réussis à l'écarter de moi. Je continue à danser en la tenant à bout de bras, pour l'agacer. Elle se mord un peu la lèvre inférieure, plus pour m'exciter que par contrariété car elle sourit toujours.

Non, dis-je, ce n'est pas de la répugnance. Mon étiquette ne me permet pas ce genre de fantaisies mais je suis à votre disposition pour vous offrir un verre.

Votre étiquette vous permet de boire ?
me répond-elle du tac au tac.

Ecoutez...

Je vous écoute.
Elle colle sa joue sur la mienne. Elle sent très bon. Le parfum Vents selon Freyalise de ses cheveux et son maquillage Faerie Trickery sont remarquablement assortis. Je le lui dis.

Allons Majesté, vous n'en pensez pas un mot.

Mais si, je suis on ne peut plus sérieux.

Si vous m'emmeniez ailleurs ?

Pourquoi voulez-vous aller ailleurs ? Vous n'aimez pas les réceptions officielles?

Si mais vous... Comment voulez-vous qu'on prenne plaisir avec quelqu'un qui...

Qui ne baise pas devant cinq cents personnes ?


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Alors, c'est ça ta chambre ? Wahouuuu !!! Mais qu'est ce que tu fais dans la vie pour avoir une piaule pareille ?

Je lui tends une troisième fois un gobelet des eaux claires chargé à mort avec du mesca. Elle l'engloutit d'un trait et le repose en le faisant claquer sur ma table Murena comme si c'était un jeu de comptoir. Dans très peu de temps elle va comprendre ce que se solariser veut dire.

Ce que je fais !!! Je suis roi du Kjeldor et putain, j'adore ça ! Et toi ?

Je suis une petite princesse de Rhun mais une princesse de rêve, celle qui te donne tout et celle avec laquelle tu peux tout.

Ah oui ? Attends alors belle princesse, il faut que je te montre quelque chose !


Pendant qu'elle s'allonge sur mon immense lit circulaire Œuf de Rukh du néo-designer M-Zug et commence à faire glisser son magnifique corps de désquamatrice du fourreau de plumes qui le couvre, j'ouvre le couvercle du lourd coffre en sylvin de Boisrouge, celui qui avait coûté la vie à deux cent de mes meilleurs hommes dans les forêts de Llanowar. A l'intérieur, comme à chaque fois, les yeux de mon frère flottant dans une bouteille elkine remplie de mon urine me lancent un reproche muet. Je ne peux m'empêcher de hausser les épaules. Qu'est ce qu’il répétait toujours ce queutard de frangin...? Ah oui !!! "L’amour a besoin des yeux, comme la pensée de la mémoire." Quel beau parleur !!! Et bien tu vois frangin, j'ai gardé tes yeux comme aide-mémoire, je t'aimais vraiment beaucoup.

Qu'est ce que tu fais mon petit pheldda d’amour ? Tu as perdu quelque chose ?

Non. Je voudrais te montrer quelque chose. Quelque chose de précieux. Quelque chose d'unique. Quelque chose qui m'a coûté énormément.


Je me retourne en lui présentant à bout de bras le symbole de ma charge royale et de ma représentativité légitime : le sceptre du despote.

Regarde, n'est-il pas beau ? N'est-il pas grand et imposant ? N'est-il pas...

Elle éclate de rire en me regardant balancer le sceptre à bout de bras.

Darien ! Te rends-tu compte que tu parles de ce machin comme si c'était ta propre bite. Tu... Tu voudrais peut être me foutre avec ce truc hideux ?

Elle rit de plus belle.

Mais quelle idée ! Tu sais, j'ai déjà un machin soldevi, une sphère vibrante que je me mets dans le vagin et qui me fait des frissons dans tout le corps. En plus, c'est d'une discrétion absolue, je peux mouiller toute la journée sans qu'on ne le remarque alors ton gros gode métallique, pour royal qu'il... soit... il ne... me ... Oh ! Qu'est-ce... que...

La drogue s'abat sur elle comme un cataclysme. Elle semble lui faire un effet du tonnerre. Déjà, elle commence à avoir du mal à remuer les mâchoires pour parler. Bientôt elle va avoir l'impression que sa langue est un morceau de cuir séché. Bientôt elle va fermer sa gueule de femelle empoisonnante.

Darien... Qu'est... qui...

Incroyable. Comment cela a t-il pu arriver ?

Quoi ?
parvient-elle à articuler en faisant une grimace de goule au foie blanc.

Incroyable... Mais cette question ne s'adresse à personne. Je n'en peux plus d'attendre. Je ne raffine pas. Ce n'est pas mon genre. Je pose le sceptre sur le sol, viens jusqu'à elle et lui tend une main comme pour l'aider à se relever. Elle s'en saisit. De l'autre, je lui place un coup de poing au ventre qui la plie en deux sur le lit. Je m'abats sur son dos et lui colle un genou dans les reins. Je la tords en arrière juste pour le plaisir de sentir sa colonne fléchir. Elle voudrait hurler mais elle expulse rien de sa bouche grande ouverte. Je ne sais plus où porter mes regards. Je me demande par où je vais entamer ce beau morceau. Un voile blanc passe devant mes yeux comme l'aveuglement de plaisir d'un spasme sybarite.

Tu croyais que tu allais me faire l'amour, n'est ce pas ? C'est plutôt moi qui vais te baiser, ma chérie. Je vais te violer de toutes les façons inconcevables possibles, comme nul homme n'a jamais possédé aucune femme. Comme il est doux et brûlant ton cul. Je suis sûr que je n'ai jamais rien pénétré d'aussi soyeux. Et tu vois, je vais me montrer très égoïste, je ne vais rien laisser pour les autres, ni aux hommes, ni aux femmes, ni aux animaux. Je vais tout prendre, jusqu'au bout et si profond que lorsque je sortirai enfin de ton trou, tu crèveras du vide que j'y laisserai. Tu le sais, n’est ce pas ? Tu en baves d’impatience.

Je la retourne et je continue à la tabasser pour le plaisir, de grandes claques bien plates sur ses seins énormes qui se marbrent sous les impacts. Sur la gueule aussi pour lui enlever les mots qui pourraient sortir de sa bouche et lui ôter cet air à la fois terrifié et implorant qui me navre. Quand enfin elle ne bouge plus, je m'arrête pour souffler en buvant un verre de cuvée Éladämri Prestige. Je la réveille en lui versant le reste de la bouteille sur la tête, une bouteille à 12000 quand même... Elle hoquette, au bord de l'étouffement mais essaie quand même de foutre le camp. Je feins de la laisser filer pour mieux la plier à ma volonté. Elle rampe en gémissant comme un truie sur mon luxueux tapis en peau d'hipparion. Je la rattrape par le pied. Elle se tortille par terre mais je finis par la déposer sur le rebord du lit, à plat ventre avec une jambe dans le vide. C'est dans cette position que je la sodomise, les mains bien à plat sur le haut de son cul pour lui dégager proprement l'anus. Je décharge à longs traits dans son fourreau de tripes embrasées puis j'essuie mon sexe entre ses fesses comme un meurtrier son poignard sur les vêtements de sa victime. Après...

Après, la décision de la tuer me vient tout d'un coup. Ou peut être pas. Il se peut que je l'ai prévue d'un bout à l'autre, à partir du moment où je me suis mis à prier, ce matin, à l'office de prime, pour le salut de mon âme. Elle était peut être là dans ma tête, cette soif meurtrière, attendant le moment propice pour s’imposer et le moment a surgi quand je l'ai vu allongée sur le dessus de lit, le cul en l'air comme une montagne. Elle fait comme une tache brune et répugnante sur le blanc des draps. Kjeldor, mon amour, mon pays de neige, ma grandeur et ma foi. Kjeldor, mon royaume, mon innocence tant de fois trahie. Kjeldor !!! Qu'une chose si laide, si brune puisse devenir ta reine me parait soudainement ignoble. C'est un viol. C'est MON viol. Je reviens sur elle. En l'attrapant par le pied, je la retourne sur le dos. La cheville pète. Nom de Kjeld, qu'est ce qu'elle a pris !!! Elle va de plus en plus mal. L'overdose de mesca est en train de lui causer un choc anaphylactique très intéressant. Je ne sais pas pourquoi mais son visage entier est en train de gonfler et elle ressemble de plus en plus à un sangami en pain d'épice. Je n'ai jamais vu un truc pareil et je me penche sur son visage avec curiosité. Elle est complètement paralysée, raide comme une morte. Sa respiration devient sifflante et désagréable à l'oreille, des filets de vin et de salive séchée mêlés à son maquillage forme une tache rougeâtre et croûteuse autour de sa bouche. C'est si laid que je ramasse le sceptre et, à la volée, avec une précision rendue chorégraphique par le mesca, il lui décoche du bout du bras un revers métallique qui pulvérise tout son visage en une pulpe de chairs et de matières molles mêlée d'esquilles d'os et de dents.

Waaaaahaaa !!! Tu aimes ? Ca m'éclate de t'éclater Alziria !!! Mais... tu ne dis rien ? Tu me fais la gueule ?

Consciencieusement, je pilonne ensuite ses seins. Leurs globes explosent sous mes coups en faisant un bruit presque spongieux avant que je n'écrase aussi la cage thoracique et qu'ils finissent dans ses organes palpitants au milieu d'un fatras de cotes brisées. Puis j'empoigne le sceptre à deux mains et je l'introduis de force entre les cuisses. La tête de l'engin peine à se frayer un chemin dans cette voie trop étroite pour elle. Sous la pression, je sens les chairs délicates de la vulve qui se déchirent et se rompent. Le flot de sang qui s'écoule finit par lubrifier le passage et dans un va-et-vient frénétique, je lui lime le vagin de haut en bas. Son corps est agité de soubresauts et parait comme traversé par les convulsions d'un orgasme mécanique et muet. Mon érection revient, encore plus forte, monstrueuse. Je me jette sur ce morceau de viande ouverte et je pénètre dans le vagin dilaté, ruiné, jusque dans ses tripes éventrées, le sexe baignant dans les fluides chauds et merdeux. Je force sa tour d'ivoire saccagée à grands coups de reins. Je possède et comme je possède, je détruis. Dans ce combat effréné contre la jouissance et la drogue, le piège se referme sur moi et m'engloutit. Je bascule à terre avec mon trophée de chair. Je tombe. Je m'écroule, rampe, suffoque sous elle. Derrière moi, dans l'ultime angle que m'offrent mes yeux transportés par l'extase, j'aperçois, comme un drapeau, le drap blanc marqué de trois grandes taches rouges à l'emplacement de la tête, du buste et de l'entrejambe.

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Bonjour Votre Majesté, avez-vous bien dormi ?

Bonjour Mudjeli.

Je me suis permis de faire un peu de rangement avant que Votre Majesté ne se réveille.

Mudjeli... mmm... Qu'avons nous aujourd'hui ?

Une guerre, Majesté, contre le royaume de Rhun.

Une guerre. Ah ??? Contre Rhun ???


J'hésite. Un harnois de bataille blanc de chez Thran Forge en acier poli avec un surcot en cuir noir, voir plutôt brun patiné, souple et court ou bien une armure de...