Classification périodique des joueurs de magic
écrit par Thomas Chereau


      J’ai longtemps fait partie de la grande famille des noctambules téléphages : vous savez ceux qui peuvent s’enfiler tout le prime time « la Ferme Célébrités » sans broncher, puis enchaîner avec un téléfilm américain à scénario déplorable, et finir pour la route avec deux heures de « la vie des animaux » sur France 5 (ou ARTE, je sais jamais laquelle c’est).
C’est en regardant le dernier programme susmentionné que j’ai essayé d’imaginer ce que pourrait donner un programme animalier sur les joueurs de Magic.
J’ai donc mis ma blouse blanche, mes lunettes et pris mon scalpel, et je suis allé disséquer une dizaine de ces seigneurs de la pochette…

Et ça donne ça :

Le joueur de Magic est une espèce très diversifiée qui a conquis tous les écosystèmes de la planète : des dures steppes russes jusqu’aux montagnes du Japon, le joueur de Magic à proliféré depuis son apparition, aux alentours de 1993.



Parmi les caractéristiques communes, on peut citer une certaine résistance au sommeil, une protubérance de forme étrange dans les mains, appelée par nous autres spécialistes « le classeur de cartes » et un cri qu’il utilise comme une forme de reconnaissance : « Tadékartaléchanj ? » (ou quelque chose comme ça).

Après ce rapide aperçu de l’espèce, passons à une analyse plus poussée des différentes races de joueurs de Magic.

Premier spécimen, et l’un des plus énervants, le Chattard. Celui-la a développé une tactique tout à fait intéressante pour survivre et prendre l’avantage sur ses adversaires. Cette tactique que j’appellerais « töpdekk » comme le très fameux Professeur Strönstresbergson dans son non moins fameux « Das Magiken Spieler », consiste tout simplement en une succession de coups de chance aux bons moments. Il se prend son piègepont ? Pas de problème ! Au tour suivant, il pioche sa seule dégradation main deck et tout va bien… C’est aussi celui qui ouvre systématiquement la Jumelance ou le Kokusho foil aux FNM. A noter que des hybrides de chattard et de pinpins sont souvent rencontrés, ce qui impliquerait peut être une grande similitude génétique entre les deux races…

Les deuxièmes et troisièmes races à être passées sur mon banc de travail ont pris des chemins d’évolution radicalement différents : le Sympa et le Méchant.
Le Sympa, comme son nom l’indique est un joueur de Magic tout sourire, fair-play, agréable à rencontrer dans les parties comme dans les échanges. En tournoi il passe les petites erreurs avec un sourire, donne des conseils et félicite les joueurs qui le battent. En deal, il est généreux et peu regardant sur la valeur des cartes, tant qu’il considère que l’échange est bon.
Un joueur comme il en existe malheureusement trop peu !
A l’inverse, le Méchant est lui beaucoup moins agréable à rencontrer. Vicieux et pervers, il aime à faire durer les parties pour obtenir un draw, saute sur la moindre occasion pour appeler l’arbitre… En deal, c’est à peu près pareil : ses cartes sont toujours mint tandis que les vôtres sont à peine dignes d’être appelées played, et puis franchement la cote Lotus Noir, c’est la meilleure ! (surtout quand il veut échanger une Épée de Kaldra…) Certains spécimens particulièrement typés n’hésitent pas à voler des cartes quand le cœur leur en dit…
Le Méchant semble être une bizarrerie de la nature, une sorte de cul-de-sac évolutionnaire, et on attend avec impatience son extinction !


La quatrième race est très répandue dans le monde, et est très intéressante à étudier. Le Pinpin est facilement reconnaissable : adepte des DMCOE (Decks à Mana Curve Outrageusement Elevée), le pinpin considérant en effet que les seules cartes dignes d’intérêt sont celles qui coûtent sept manas ou plus, spécialiste des combos à cinq cartes et plus (dont la moitié coûtent sept, se référer à la caractéristique précédente), grand lecteur de Lotus Noir devant l’éternel, le pinpin aime aussi à jouer ses éphémères en rituel… 1
Le pinpin étant l’une des races les plus étudiées (moult articles ont déjà été écrits par des spécialistes) je me contenterai pour finir de citer une des dernières théories en vogue : le pinpin ne serait que le premier stade dans la vie du joueur de Magic, sorte de larve qui évoluerait ensuite vers une des races étudiées dans cet article ! Cette vision révolutionnaire aurait au moins le mérite de nous inciter à plus de mansuétude envers nos petits frères, petits cousins et autres messies rencontrés dans les clubs de jeux…


Cinquième race, le Flegmatique est une des races les plus mystérieuses. Pas un mot ne sort de sa bouche, quelles que soient les circonstances. Se fait-il raser son board par une vengeance selon Akroma qu’il ne s’autorise seulement qu’une petite moue d’ennui. Le Flegmatique serait selon certains Magicologues un croisement entre le joueur de Magic et le joueur d’échecs, dont il partage le goût pour le silence. Assez stressant à affronter puisqu’on ne sait jamais ce qui lui passe par la tête, il reste néanmoins un joueur fair-play, puisqu’on ne l’a jamais entendu insulter qui que ce soit (et pour cause !)

Sixième race, le Collectionneur fou semble avoir développé une fascination pour les objets qui brillent, à l’instar des pies voleuses. Les cartes premiums, DCI et judge gift sont objet de culte chez le collectionneur fou, ainsi que les cartes en japonais. Certains y voient une référence au culte solaire des Egyptiens, d’autres une tare génétique qui pour une raison obscure a donné naissance à une nouvelle race. Il est à noter que certains Collectionneurs fous sont tellement atteints qu’ils sont ne sont plus des joueurs de Magic, techniquement parlant. Ils ne font que remplir encore et encore leur protubérance « classeur de cartes » en une quête aussi vaine que dérisoire. 2

Septième race, le Stressé, est un joueur très particulier. Ne tenant jamais en place, il passe ses parties à triturer les cartes de sa main, regarder les cartes de son cimetière, bien remettre ses permanents tout droits…
Merveille de l’évolution, le Stressé provient de la rencontre de joueurs de Magic et du Flegmatique. Après des générations de joueurs qui se sont endormis devant ces monuments de silence, certains ont trouvé la parade et développé ces particularités dans le but de garder une concentration pleine et entière. On ne peut que s’extasier devant l’inventivité de la nature !




Enfin, last but not least, la Fille. Ce n’est pas à proprement parler une race de joueur de Magic, mais plutôt la femelle de l’espèce. Spécimen extrêmement rare dans la faune magicoise. Sa présence semble néanmoins infirmer l’hypothèse de génération spontanée chez le joueur de Magic. Elle est très difficile à trouver, mais présente les mêmes caractéristiques que les mâles joueurs de Magic, avec peut-être un soupçon de finesse en plus. Physiquement très différente du mâle (présence de cheveux souvent longs 3, bonne odeur, existence de protubérances graisseuses au niveau de la poitrine, parfois peintures tribales sur le visage), sa rareté est encore inexplicable.



1 – NDLR : En fait, le très bon joueur joue aussi ses éphémères en rituel et ça serait une bêtise que de ne pas le faire souvent :)

2 – NDLR : D'autant plus que quand il finit sa quête il ne reçoit même pas d'objet en récompense et tellement peu d'xp, juste un gain en réputation. Tsss... Il parait néanmoins qu'une telle quête menée à bien sur ordinateur donne droit à un objet de quête à la fin, mais ne sont-ce pas que des rumeurs ?

3 – NDLR : Et alors ? Les mecs aussi peuvent avoir les cheveux longs (ah non pardon, ils les coupent la veille du CdF :o )

NDLR : Au fait Thomas, je le trouve plutôt boff ton article en fait (oui, je sais).