Je met ici un texte que j'aime beaucoup qu'il a écrit (concernant l'histoire avec Orelsan):
Citation :
Les rappeurs les plus caricaturaux et les plus testostéronés de France sont des noirs. La majorité de ces rappeurs tient un discours moyennement compatible avec le projet républicain d'égalité homme-femme. Premier constat.
Second constat: les gros rappeurs noirs de 110 kilos, dont la majeure partie de l'œuvre consiste à donner des claques sur le cul des putes rémunérées pour gigoter bêtement devant des Ferrari de location, vous les laissez tranquilles, tandis que vous déchaînez les enfers sur les rares rappeurs blancs qui font la même chose.
J'exagère? Orelsan, Lorenzo: blancs. Vous les traînez dans la boue, jusqu'à nier son statut d'artiste à Orelsan en voulant lui retirer ses victoires de la musique.
Booba, Kaaris et tant d'autres: noirs. Vous vous en foutez.
Vous avez écouté les textes des rappeurs noirs mainstream, ce qu'ils pensent des femmes? J'en doute, car vous seriez en arrêt cardio-respiratoire depuis longtemps.
Qu'on s'entende bien: je ne suis pas en train de crier au racisme anti-blanc. Mais bel et bien au racisme anti-noir, aujourd'hui porté par ce "vous" que j'emploie depuis le début de ce texte: vous, les néo-féministes.
Vous reprochez aux blancs ce que vous n'osez pas reprocher aux noirs, tout simplement parce que vous prenez les noirs pour des débiles. Prends une bière, je développe.
On a tous en tête l'histoire de la porte de la Chapelle, à Paris. Mais si, souvenez-vous: des femmes qui ne pouvaient pas marcher un mètre sans se prendre une main au cul ou se faire traiter de putes, qui se sentaient comme des poupées gonflables ambulantes, qui n'en pouvaient plus.
Au début, ça a gueulé, hein. "On lâche rien, on lâche rien". On lâche rien, jusqu'au moment où on se rend compte que la porte de la Chapelle est un quartier dont la population est à très, très forte majorité immigrée. Et tout d'un coup, le vrai problème: hop, c'est les trottoirs.
Pas assez larges, du coup y'a une promiscuité et des débordements tout à fait humains et donc compréhensibles (presque excusables). Mamadou t'a mis une grosse main au cul pour faire marrer ses potes? Les trottoirs. Boubacar t'a fait une balayette parce que t'as pas répondu à son "eh mademoiselle t'es fraîche"? L'éclairage public. Les lampadaires, voilà. Pas assez de lumière, donc euh eh bien, comment dire euh, ah en plein jour aussi? Eh bah les trottoirs.
Mais quand Jean-Claude, le petit porcelet à double menton avec des pellicules sur sa chemisette en polyester, chef de rayon chez Casto, te propose de le sucer entre deux palettes, là c'est du harcèlement (à raison). Y'a pas d'histoire de machine à café pas assez large ou d'ampoule défaillante, pour Jean-Claude. Mais tiens, pourquoi donc?
Parce que Jean-Claude est blanc, donc selon vous: conscient et responsable de ses actes. Tandis que Boubacar, il n'est...Non, vous ne pouvez pas dire qu'il n'est pas responsable de ses actes car complètement con, ça ferait griller vos circuits antiracistes. Alors donc pour Boubacar, euh...c'est sa culture, voilà. Et si c'est pas sa culture, c'est les trottoirs et les lampadaires (saletés de lampadaires colonialistes).
Ou alors dernier joker, triple 7, tapis: c'est parce qu'il a été ghettoïsé par la société, et que donc il a une rancœur en lui à cause de la stigmatisation dont il a été la victime, et qu'au final ses actes sont presque compréhensibles (excusables, allez). Mais du coup, Jean-Claude, avec son père violent, sa mère alcoolique et son enfance de merde dans la Creuse, on l'excuse quand il demande à Valérie de lui tailler une pipe? Tape "NON" au 8 22 22.
Regardez le traitement dont bénéficiait un Booba, quand il allait chez Canal + pour expliquer que c'est cool d'être riche à millions, d'avoir une grosse quéquette et de baiser des putes, devant un plateau de connasses de gauche et d'eunuques sans épaules. "Formidâââble j'adôôôôre", "C'est subversiiiiif". Voilà. Si moi je débarque sur le plateau et que je dis "je couche pas avec les grosses", ça m'étonnerait pas que l'ambiance change.
Ces gens-là ne saluent pas l'artiste rappeur, ils saluent celui qu'ils voient comme une gentille bête sauvage qui dit des bêtises: le noir. C'est comme quand on pardonne au mongolien du village d'avoir montré sa bite à la boulangère, parce que tout le monde sait qu'il est trop débile pour penser à mal. Et vous, vous pensez pareil, d'où votre assourdissant silence quand il s'agit de dénoncer la misogynie de ces rappeurs noirs.
Il y'a deux types de racisme anti-noir: celui de droite et celui de gauche. Celui de droite consiste à nier l'humanité des noirs et à en souhaiter sinon l'extermination, du moins la ré-émigration totale. Celui de gauche, le vôtre, est plus subtil: votre cerveau limbique les identifie comme des animaux incapables de raisonner, donc irresponsables de leurs actes, tandis que votre néo-cortex vous martèle H24 qu'ils sont vos égaux en tous points. Erreur 404, surchauffe moteur, demande urgente de refroidissement des circuits.
Pour synthétiser: soit vous êtes des hypocrites qui avez peur des noirs tout en étant incapables de se l'avouer à elles-même, soit vous êtes des connasses de bourgeoises qui jouent à se faire peur en s'encanaillant de racailles bling-bling, en leur autorisant physiquement ce que vous refuseriez verbalement à votre mari médecin.
Dans les deux cas vous êtes des racistes, et je vous invite à prouver le contraire.
Par exemple en vous acharnant autant sur les rappeurs noirs que sur les rappeurs blancs.
Je ricane d'avance.
Marsault