"Birdish" a écrit :
[...] coller de façon déprimante aux directives d'une direction artistique qui ne laisse aucune liberté et qui fait de son mieux pour qu'aucune illustration ne sorte vraiment du lot.
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Le nouveau logo de Magic (
https://media.wizards.com/2017/images/daily/41mztsnrdm.jpg) symbolise et incarne à merveille cette platitude esthétique, ce manque d'audace, de personnalité, de surprise même !, dans le style des illustrations de ce jeu qui, si on s'en tient au seul critère visuel, est depuis longtemps maintenant sans saveur.
Dans l'ancien temps de Magic, l'absence de ces directives artistiques auxquelles tu fais référence, Birdish, permettait le meilleur comme le pire. Désormais, il n'y a ni meilleur ni pire : il y a l'indifférent. Et l'indifférent tend rapidement au fade. Pour ma part, ça fait longtemps que du fade, je suis passé au dégout.
Comment en est-on arrivé là ?
Deux raisons, selon moi :
I/ le troc du pinceau pour la souris. L'illustration numérique, par ordinateur, a fait énormément de mal à l'art de Magic. Les effets lumineux, notamment, par ajout de filtre Photoshop, donnent des visuels qui font - comment dire ? - artificieux. L'absence d'un matériau de base - la peinture - renforce cet impression de "fausseté" de l'art. Un peu comme le vide sur lequel s'érige l'art contemporain renforce la sensation de supercherie généralisée.
II/ Le politiquement correct. La recherche de la consensualité n'a pas seulement un impact sur le fond des illustrations - comme par exemple le fait de multiplier les illustrations de personnages féminins ou racialisés -, mais aussi sur leur forme, leur style. C'est d'ailleurs le grand paradoxe du politiquement correct : d'un coté il dit vouloir promouvoir la diversité, et de l'autre, il refuse la diversité lorsqu'elle ne va pas dans le "bon" sens. Ainsi : plus Wizard of the coast annonce publiquement promouvoir la "diversité", moins il y a en a dans le style visuel de son produit.
Si le style esthétique de Magic est aujourd'hui si plat, c'est parce que chaque écart, chaque cheveu qui dépasse, peut devenir prétexte à déclencher une indignation, une polémique, un procès, un boycott, etc.
Revenir à Dominaria, bon, mais si c'est pour au final trouver la même
Weltanschauung foireuse que celle de Magic post-2007 (oui, oui, les arpenteurs incarnent parfaitement bien la décadence), à quoi bon ?