Citation :
J'aimerais comprendre en quoi il est juste qu'existe un bouc émissaire ? Par ailleurs, je ferais remarquer qu'il y a une énorme différence entre une société de singes et le collège... C'est qu'au collège, tu as toujours une cible de choix que les élèves peuvent facilement désigner comme leur défouloir: les profs. Du coup, pas forcément besoin d'aller emmerder un "camarade" de classe si vraiment il faut à ta "société de petits singes adolescents" un bouc émissaire.
Relis mon post calmement.
A moins que tu ne sois croyant, il n'existe pas d'autres justices que celle des Hommes. Qualifier quelque chose de juste n'a donc aucune autre signification que
"qui est conforme à la loi des Hommes". La loi des Hommes peut être scélérate, inique, DONC quelque chose peut-être juste ET innique mais par définition même des mots loi injuste est une oxymore. Sauf que pour quasiment tout le monde, ils attendent de la justice qu'elle soit équitable et ne la concoivent pas autrement, (et plus précisément qu'elle soit conforme à leur interprétation personnelle de l'équité, mais là n'est pas le propos). La confusion justice et équité est donc classique, mais ce sont bien deux notions différentes.
Le groupe social classe va se définir ses règles, ses "lois", et je te garantis que dans une société aussi primitivement animale que celle d'un groupe d'enfant, le souffre-douleur remplis une fonction primordiale et répond à un besoin parfaitement naturel qui va cimenter le groupe. Il est donc juste, au sens strict, à savoir conforme à loi du groupe dans lequel elle s'applique, qu'il y ai un bouc émissaire.
Il y a un autre élément très utile à la cohésion de tout groupe social et que l'on retrouve très souvent, y compris chez les sociétés d'adultes : l'ennemi commun, qui est strictement toujours pioché dans les éléments extérieur au groupe et qui remplis par pas mal d'aspect un peu le même rôle que le souffre-douleur, mais pas complètement. Les deux ne sont pas exclusifs, un groupe social a besoin des 2. Et c'est là où tu fais un contre-sens. Le professeur ne fait ABSOLUMENT pas partie du groupe social classe et il prendra le rôle d'ennemi commun, jamais celui du souffre douleur.
L'ennemi commun sert à canaliser l'hostilité vers l'extérieur et à donner un but commun, le souffre-douleur intervient dans la quête d'affirmation de soi et dans l'évacuation des frustrations. Le professeur ne peut pas servir à cela car justement il ne fait pas partie du groupe, donc il ne permets pas de se placer dans l'échelle sociale du groupe et de comprendre le fonctionnement des rapports de force au sein même du groupe. Mais il faudrait beaucoup de développements pour expliquer plus en détail pourquoi le prof ne peut pas remplir le rôle de souffre-douleur.
Bref c'était déjà l'objet de mon premier post : vous avez TRES fortement tendance à projeter votre vision d'adultes sur des enfants et attendre d'eux qu'ils réagissent et réfléchissent comme des adultes. Le recours au souffre-douleur est strictement nécessaire au fonctionnement d'une classe compte tenu du fait que les enfants n'ont pas encore la couche sociale des adultes parce que l'éducation n'a pas encore fait son travail et que c'est un phénomène naturel. Il ne faut pas chercher à aller contre cela de manière frontale, il faut envisager le problème plutot sous l'angle de comment j'amène l'élève à s'élever au dessus de sa nature propre pour que l'adulte qu'il sera ne soit aussi enclin à tout envisager sous le prisme des rapports de force. Pour cela il faut déjà admettre que le phénomène est normal, le reprimer n'est pas forcement la meilleur méthode pour que cela s'arrete d'ailleurs.
En d'autre terme, il ne faut pas aborder la problematique par "comment je fais pour qu'ils arretent de faire ca MAINTENANT", parce que vous n'y arriverez jamais (cf tout ce que j'ai dit) et que vous vous trompez dans le but à atteindre.