Citation :
Jace Beleren est venu sur Innistrad à la recherche du jean slim de Sorin Markov qui, il l’espère, pourra l’aider à mouler son boule comme jamais. Mais Innistrad est un territoire dont il ignore tout, et Jace ne connaît qu’une seule personne capable de lui servir de guide, mais c’est aussi la moins susceptible de lui venir en aide… Surtout après leur dernière rencontre.
Les sabots des chevaux martelaient le sol à un rythme régulier. Les pics montagneux de la province qu’on appelait la Stensie se dressaient devant eux, mais l’objectif de Jace n’était pas loin de la frontière, et il avait suffisamment fouillé toutes les friperies de la région pour savoir qu'aucun autre moyen ne lui permetterait d'avoir son jean.
« Je ne sais même pas pourquoi je vais la voir, dit-il. De toutes façons, elle est trop pas fashion avec son style de vieille goth dégueulasse. »
« Mhm… » marmonna son guide. Barbu, la peau tannée, ses vètements, bien que sales et dépareillés allaient plutôt bien avec l'ambiance générale. À force d’ennui, Jace avait commencé à combler le silence et il en était arrivé à parler de l’objet de sa visite.
« Car enfin, si j’ai pris autant de décisions fâcheuses dans ma vie, même en ne comptant que celles dont je me souviens, il faut avouer que jamais je n'aurais mélangé le noir et le violet comme ça... C'est d'un mauvais goût! »
« Mhm… » répéta son guide.
Une pluie glacée se déversait des nappes nuageuses. Soudain, un hurlement retentit dans la nuit. Le mage d’espritTM n’était sur Innistrad que depuis deux jours, et il détestait déjà cet endroit. Seul le réconfortait quelque peu le nouveau manteau de cuir qu’il avait acheté pour protéger son nouveau haut trop tendance des intempéries.
« Je souhaiterais presque qu’elle me fiche à la porte, pour ne plus jamais voir son maquillage fait à la truelle de vieille prostituée . »
« Ah ! » émit son guide.
La pleine lune sortit des nuages, son immense face d’argent marquée d’une forme où les autochtones voyaient un héron. Jace admit que cela irait bien sur le dos de son manteau, qu'il avait malheureusement laissé sur Ravnica.
« Le problème, c’est que, cette fois-ci, j’ai vraiment besoin d’elle. »
Son compagnon émit un grognement qu’il prit comme l’expression de son ennui.
« Je suis désolé, dit Jace. Mais elle est vraiment la seule à connaître tous les bons plans soldes du coin. »
Il prépara un sort qui effacerait cette conversation de l’esprit de son compagnon.
« Ahhhhrrrrrrggggggggghhhhh !… » éructa son guide. Non, ce n’était pas de l’ennui. La constatation de son propre manque de bon goût, peut-être ?
Jace s’introduisit dans l’esprit de l’homme. Il percuta alors de plein fouet un mur de laideur pure, les pensées frustes et sauvages d’un beauf.
Son guide se tourna vers lui avec des bruits écœurants de craquements de tissu et de cuir déchirés. Sa chemise s’était horriblement déchirée, et jace put remarquer qu'en dessous d'elle, il cachait une ceinture démodée depuis au moins l'éopée d'Urza. Les deux chevaux s’agitèrent, choqués de voir celà.
« Oh ! » s’exclama le mage.
La transformation s’acheva en quelques instants : l'homme n'était pas épilé, ses ongles étaient sales, ses dents jaunes et il sentait l'ammonique. La monture du guide paniqua. L’homme l'écrasa sous l'énormité de sa laideur.
Pas le temps de lui expliquer comment faire un soin du visage efficace pour son type de peau !
Jace lança son cheval au galop, abandonnant son guide et sa monture terrifiée. Il n’était plus bien loin : il pouvait sentir les relents de vieille goth à plusieurs lieues à la ronde.
Derrière lui, les hennissements cessèrent brusquement dans un abject bruit de décapsulage. Le beauf poussa un long hurlement ; dans les bois, d’autres mugissements y répondirent : d’abord un, puis deux, jusqu’à ce qu'ils se transforment en chant de supporters.