Je valide pour l'idée café philo ^^. Un seul topic pour tous ces sujets c'est un peu dur à suivre.
Pour ton prof qui pense que la philo n'est pas une science, ça se tient tout à fait (mais c'est une position qui ne fait pas tout à fait l'unanimité) :
- la philo a-t-elle un objet spécifique ? Pas vraiment : elle peut aborder l'ensemble des domaines, l'ensemble des questions, et même se prendre elle-même pour objet
- la philosophie propose-t-elle des théories falsifiables (critère de démarcation de Karl Popper) ? Pas non plus. De même que la psychanalyse.
- utilise-t-elle des méthodes propres à une ou des sciences (échantillonnage, expérimentation répétée, etc.) ? Elle s'en inspire, comme elle peut s'inspirer de l'art ou d'éléments de logique, mais ce n'est pas nécessaire à son processus...
Et à la fois, la science et la philo peuvent se nourrir mutuellement, l'épistémologie consistant par exemple justement à penser les questions de vérité, de validité, de signification, d'utilité (oui oui, l'utilité étant un critère pour le savoir), et à mettre à jour les postulats des différentes disciplines.
De même que l'éthique permet de baliser certains domaines (principe responsabilité en physique nucléaire, réflexions en bioéthique, critère de fertilité par rapport aux nouveaux systèmes théoriques - exemple de la théorie des cordes qui permet de découvrir de nouvelles choses -, etc.).
Enfin, la philosophie contemporaine ne peut plus aujourd'hui tenir un discours cohérent sur le savoir, entre autres, sans prendre en compte les connaissances scientifiques.
Par rapport aux maths, l'angle est différent, parce que même si c'est le cas aussi pour la philo, c'est un domaine très diversifié, très varié.
Mon problème ici est que je m'y connais beaucoup moins, ayant approfondi davantage la philo que les maths ^^. Mais si on prend l'algèbre ou encore la logique contemporaine, déjà c'est marrant parce qu'en fait elles émanent de Frege (Gottlob, lol) et de Russell, notamment, qui sont des gigantesques philosophes analytiques. Et là, idem, il n'est pas question de donner un truc falsifiable (que tu peux contredire avec des phénomènes concrets du monde). Tu poses un truc, des règles et des axiomes, puis tu t'en sers pour démontrer le reste. C'est limite un système clos. Genre vas-y pour trouver des racines carrées de nombres négatifs ou des logarithmes dans le monde.
Maintenant les trucs qui font que l'on pourrait dire que ce sont des sciences c'est :
- qu'elles font avancer la connaissance. Les maths ça construit des ponts, des immeubles, ça fait voler des fusées, toussa. Quelle est la frontière entre les maths plus spéculatives et les maths appliquées ?
- qu'elles sont basées sur la raison, font appel à une rigueur de questionnement, de réflexion et de traitement de données
- la définition de science évoquée comme ensemble de connaissances par rapport à des "objets obéissant à des lois" permet également en effet d'englober les maths, par exemple la géométrie (mais un triangle n'a-t-il trois cotés que parce qu'il est défini comme tel, et donc que le dire ne nous donne pas de connaissance authentique sur lui... ?).
On est ici dans un questionnement métaphysique qui est de savoir si les "objets mathématiques" ont bel et bien une existence objective. Genre si le nombre "5" existe bel et bien en dehors de la pensée humaine. Pour un mec comme Frege cité plus haut, il existe un tel monde qui fait que les nombres, par exemple, on une existence objective :-)
Enfin, et pour pas la faire trop longue, pour ceux qui adorent l'épistémo et l'éthique et voudraient approfondir des trucs que j'ai évoqués ici, un peu de promo pour mon site philomedia.be ;-) :
épistémologie,
éthique,
lexique philo,
cours de philo et éthique de la communication